Fédération de pêche : une violente inondation peut tout détruire
Pierre Grès, chef du service technique de la Fédération des pêches de la Loire relativise : « une crue modérée peut avoir un effet plutôt améliorant sur l’habitat du poisson, en le restaurant. En revanche, une violente crue va tout détruire dans une zone donnée et dans ce cas on peut se retrouver avec des dégâts importants sur 90 à 95% des poissons touchés. Pour la crue du 17 octobre, toute la haute vallée du Gier, sur les rivières Dorlay, Couzon, et sur le Pilat, Déome, Ternay, Valencize, Régrillon est véritablement catastrophique, notamment pour la population de truites. Nous allons réaliser un inventaire piscicole plus renforcé sur le Pilat pour voir où nous en sommes.
Autre problème, selon le technicien, “cette inondation a nécessairement entraîné des ruptures sur certains éléments des collecteurs d’eaux usées, ce qui peut provoquer une pollution, non quantifiée pour l’instant”.
Sur la Loire, il y a moins de problèmes, « il y a une très légère pente. Lorsque les eaux montent, les poissons ont la possibilité de suivre le mouvement puis de revenir vers le chenal initial. C’est plus gênant dans les petites rivières très escarpées.
France nature Environnement : « Les animaux savent faire face aux intempéries »
Mickaël Villemagne, de France Nature Environnement explique que toute la faune proche des bords de Loire a pu être impactée lors des crues. Des amphibiens qui auraient pu être déplacés par la force de l’eau, mais aussi des castors, des ragondins et des loutres qui auraient pu être piégés dans leurs terriers. J’ai même vu un cerf mort. Sûrement un animal qui a tenté d’échapper à la montée des eaux mais qui n’est pas allé dans la bonne direction, s’est retrouvé coincé et s’est noyé. Sinon, les animaux savent comment gérer les mauvaises conditions météorologiques.
Sur le vent violent, affirme M. Villemagne, « il est plus compliqué de noter des observations sur la force du vent. Les oiseaux vont se mettre à l’abri, bouger moins en attendant que ça passe. Pas vraiment de problème sauf lors de la tempête de décembre 1999, où les forêts ont été dévastées. Là, nous avons connu 2-3 jours de vent, notamment un lundi matin orageux. Des rafales, jusqu’à 90 km/h, les oiseaux peuvent gérer, au-delà, c’est plus compliqué.
Office français de la biodiversité : « Aucune donnée tangible sur le sujet »
Arnaud Piel, directeur adjoint de l’OFB Auvergne-Rhône-Alpes ne dispose d’aucune donnée. « Pour l’instant nous ne disposons pas de données sur le changement climatique et ses impacts sur la biodiversité. Des ressentis, oui, mais en tant qu’établissement public nous devons nous appuyer sur des données tangibles. Nous n’avons pas encore élaboré de protocole à ce sujet. Mais nous y travaillons.
Fédération de Chasse de Loire : “Pendant la période de nidification, une crue peut être catastrophique”
Gérard Aubret, président de la fédération départementale des chasseurs, n’y voit pas non plus beaucoup de conséquences pour la faune. « Il faut vraiment un vent très fort dans une zone boisée pour déranger les animaux. La montée des eaux peut par contre être catastrophique, surtout au printemps, pour la sauvagine au moment de la nidification, toute nidification peut être réduite à néant. Il faut vraiment des périodes de froid extrême ou de sécheresse prolongée pour constater des dégâts. Les animaux ont une grande capacité d’adaptation.
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