Lundi et mardi, les pêcheurs de l’Aude et de l’Occitanie simuleront la mort d’une filière menacée par l’Europe et les plans Westmed et anguille qui seront négociés à Bruxelles les mêmes jours en Conseil des ministres européens. Les enchères, dont celle de Port-La Nouvelle, seront clôturées.
La condamnation à mort pour la pêche en Méditerranée et plus particulièrement dans le Golfe du Lion sera-t-elle annoncée en début de semaine prochaine à Bruxelles lors du Conseil des ministres européens ? La profession le craint.
Une délégation d’une vingtaine de professionnels du Golfe du Lion et de la région Sud se rendra en Belgique lundi et mardi, aux côtés de leurs confrères espagnols pour tenter de faire entendre leur voix.
Dans le contexte politique français actuel, ils ne croient guère au poids du ministre de l’Agriculture assis sur un siège qui peut être éjecté dans les plus brefs délais. Mais ils sont tentés de se faire entendre et d’éviter le même sort qui leur est réservé aux agriculteurs avec les accords du Mercosur.
Une phase finale, peut-être fatale
Le plan Westmed, qui devrait entrer dans sa phase finale en 2025, est censé concrétiser la volonté européenne de réduire de 40 % l’effort de pêche en Méditerranée. Hypothèse qui rendrait non rentable la pêche au chalut, qui est, pour rappel, le moteur économique des criées. Dans l’Aude, celui de Port-La Nouvelle. Quant à l’anguille, fleuron de la pêche en Occitanie, on parle de la réduire en termes de prélèvement au strict minimum, voire à zéro.
Bernard Perez, président du comité régional des pêches, annonce déjà des suppressions de postes. Il dit aussi que « la réduction de l’effort de pêche, de 30 à 60 % en quelques années, dont 100 jours de mer en moins, met en péril un modèle économique qui emploie des milliers de personnes ». Et représente une manne financière importante et des enjeux de souveraineté alimentaire. « Laissez-nous la possibilité de créer un nouveau modèle ou de revoir l’actuel ! Nous avons un segment. Et c’est important”dit-il.
Jean-Baptiste Gaubert, élu pêcheur à Gruissan comme Bernard Pérez, partage ce commentaire, concernant les journées « ports morts » en début de semaine prochaine : nous perdons deux jours, certes ; mais c’est tout ou on perd notre vie professionnelle”. Un enjeu majeur pour l’économie locale, à suivre dans les prochains jours.