“C’est une bataille gagnée”, la prescription n’est pas certaine, selon une nouvelle décision

“C’est une bataille gagnée”, la prescription n’est pas certaine, selon une nouvelle décision
“C’est une bataille gagnée”, la prescription n’est pas certaine, selon une nouvelle décision

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon s’est prononcée vendredi 6 décembre sur la prescription du meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti. Elle a jugé que cette dernière n’était pas acquise. L’affaire est donc renvoyée devant un juge d’instruction.

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Nouvelle avancée dans l’affaire du meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti, tuée en 1986 à Pontcharra (Isère). La cour d’appel de Lyon s’est prononcée à 9 heures ce vendredi 6 décembre. Selon sa décision, le délai de prescription pour ce meurtre n’est pas certain, confirme l’avocat de la famille Me Bernard Boulloud.

En novembre 2023, la chambre criminelle de la Cour de cassation a annulé l’arrêt de la cour d’appel de Grenoble qui avait pourtant ouvert la voie à un procès. La plus haute juridiction française a confirmé le délai de prescription, qui était de dix ans à l’époque des faits. Ce nouveau dossier devant la cour d’appel de Lyon permet donc de relancer l’enquête.

A lire aussi : “On la tue une seconde fois” : la Cour de cassation maintient la prescription pour le meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti

Le meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti est l’une des plus anciennes affaires froides françaises. La jeune maman a disparu le 22 mai 1986 alors qu’elle distribuait des journaux à Pontcharra. L’affaire a été classée sans suite l’année suivante. Le meurtrier présumé, Yves Chatain, était soupçonné au moment des faits, puis disculpé.

Mais en mai 2022, l’homme, alors âgé de 56 ans, finit par passer aux aveux. Mis en examen et écroué, Yves Chatain a alors laissé retrouver des fragments du crâne de la victime. Après la décision de la Cour de cassation, le meurtrier présumé a été libéré.

En la matière, deux positions opposées existent. Selon les avocats du prévenu, le délai de prescription commence au moment des faits : il est donc expiré depuis longtemps. Mais pour Me Bernard Boulloud, avocat de la famille Bonfanti, Marie-Thérèse Bonfanti était toujours portée disparue avant les aveux.. Ainsi, le compte à rebours ne commencerait qu’au moment de la reconnaissance des faits, et non au moment du meurtre. C’est sur cette nuance qu’a statué la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon.

La famille est particulièrement soulagée par cette décision qui lui laisse une lueur d’espoir de voir cette affaire jugée. « Aujourd’hui, c’est une bataille gagnée, nous nous sentons entendus, pris en considération » atteste Erika Bonfanti, la fille de la victime, âgée de seulement quatre ans au moment des faits.

On se permet d’être heureux, car la dernière fois c’était une douche froide.

Erika Bonfanti

Fille de Marie-Thérèse Bonfanti

Plus que cette affaire, Erika Bonfanti explique que la décision est une victoire générale pour tous les cold cases : «Il serait incompréhensible que la prescription soit retenue car elle irait à l’encontre de tout ce qu’ils ont mis en place pour résoudre les cas non résolus. elle atteste.

Une décision qui n’est pas encore définitive, selon l’avocat de la famille, il est possible que la défense décide de se pourvoir en cassation. A l’heure actuelle, Mes Éléonore Cruz et Mélanie Muride, avocates d’Yves Chatain, n’ont pas répondu à nos sollicitations au moment de la publication de cet article.

 
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