Une année décevante pour les rendements et les prix de la betterave

Le syndicat constate que la betterave sucrière reste sous pression en raison des importations de sucre en provenance d’Ukraine, de la baisse des prix, de la récurrence des risques climatiques, des distorsions de concurrence vers les autres pays producteurs, notamment européens. La CGB dénonce une restriction des moyens de production disponibles pour faire face aux maladies de la betterave.

Rendement en 2024 en baisse de 5% à 79 t/ha

Le rendement moyen national est estimé à 79 t/ha à 16° S (contre 83 t/ha l’an dernier). Ce chiffre s’explique principalement par une teneur en sucre historiquement faible. Ce rendement décevant pèse sur le rendement olympique moyen qui passe sous la barre des 80 t/ha pour la première fois depuis 2007.

En termes de production, la baisse des rendements est compensée par une augmentation des superficies de 8 %, à 410 000 ha. Plus de 32,4 millions de tonnes de betteraves devraient être transformées en 3,9 millions de tonnes de sucre et 8 millions d’hectolitres d’alcool et d’éthanol.

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Augmenter les surfaces… mais sans atteindre nos voisins européens

Ce graphique montre que la est le bon élève de l’Europe. Après une première augmentation des superficies suite à la fin des quotas, la France a réduit ses plantations pour revenir à celles qu’elle cultivait lorsque la betterave était sous quota. D’autres pays ont en revanche significativement augmenté leurs surfaces depuis 2017, comme les Pays-Bas (+20%) et l’Allemagne (+17%). Les Polonais ont même augmenté leurs surfaces de 45%, avec le soutien d’une aide couplée de 388 euros/ha.

Pour 2025, la CGB estime que la France a déjà procédé à la restructuration et qu’il faudra procéder à des ajustements à la baisse dans les pays qui ont le plus augmenté les surfaces ces dernières années.

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Un marché européen dévasté par les surplus ukrainiens

Même si le marché mondial du sucre reste assez robuste, le marché européen a été déséquilibré par la libéralisation des importations de sucre en provenance d’Ukraine. Alors que les importations s’élevaient à 20 000 tonnes jusqu’en 2022, elles ont atteint 700 000 tonnes en 2023-2024. Les stocks de sucre ukrainiens ont été remplis à des prix très bas, obligeant les opérateurs européens à « dédouaner » le marché mondial à un prix inférieur. En 12 mois, le prix spot s’est effondré de 1 000 €/t à moins de 500 €/t !

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Betteraves 2025 : un risque prix entièrement supporté par le producteur

Les coûts de production de betterave ont considérablement augmenté. Ils sont en moyenne de 2 967 €/ha en 2024 (contre 2 577 €/ha en moyenne sur 2019-2023) et pourraient atteindre 3 046 €/ha en 2025.

Avec un rendement moyen de 79 t/ha cette année, la culture ne sera rentabilisée qu’à partir d’un prix betterave de 37,50 €/t.

Pour 2025, la CGB remet en cause la rentabilité de la betterave qui se dégrade, comme le montre le tableau ci-contre. Si l’on croise les prix actuels du marché avec le rendement olympique, nous pourrions nous diriger vers des marges négatives pour de nombreux planteurs en 2025.

Faut-il sacraliser l'animal ?
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Forte pression sur les moyens de production en France

Des molécules interdites en France sont utilisées par nos principaux concurrents.

Les interdictions les plus emblématiques concernent deux principes actifs insecticides : l’acétamipride et la flupyradifurone, particulièrement efficaces et également utilisés dans le reste de l’Europe. L’Anses est unique décideur en France, mais souvent isolée au niveau européen. Les agriculteurs français bénéficient donc des nouveautés plus tard que leurs voisins… ou jamais !

Faut-il sacraliser l'animal ?
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