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Un accord de « défense mutuelle » a été conclu entre la Corée du Nord et la Russie en juin dernier. Ce traité n’est entré en vigueur que mercredi : Moscou apportera son soutien au programme nucléaire de Pyongyang.
Ils sont apparus ensemble en juin dernier. Devant les objectifs des caméras, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un et le président russe Vladimir Poutine ont ratifié et signé un accord de défense, scellant ainsi un rapprochement critiqué dans un contexte de conflit armé en Ukraine. Ce n’est finalement que ce mercredi 4 décembre que le document est entré en vigueur, explique l’agence nord-coréenne KCNA, indiquant que les accords signés avaient été échangés entre les deux puissances.
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Dans le détail, ce traité oblige désormais les deux États à fournir une assistance militaire « sans délai » en cas d’agression. Il s’agit également d’une opposition commune de la Russie et de la Corée du Nord aux sanctions appliquées par les puissances occidentales. Les experts affirment également que Kim Jong-Un souhaite bénéficier de technologies de pointe dans le domaine militaire : Moscou a en effet soutenu le programme nucléaire nord-coréen. En échange, la Corée du Nord met à disposition ses troupes et les envoie sur le front ukrainien afin qu’elles puissent bénéficier d’une expérience du combat.
Un « puissant moteur »
Ce traité servira de « force motrice puissante pour accélérer l’établissement d’un ordre mondial multipolaire, indépendant et juste, sans domination, soumission ni hégémonie », a déclaré l’agence de presse centrale coréenne KCNA. Vladimir Poutine parlait de son côté en juin dernier d’un « document révolutionnaire ». L’officialisation de cet accord intervient alors que les Etats-Unis et la Corée du Sud ont ouvertement accusé Pyongyang d’envoyer plus de 10.000 de ses soldats au combat pour soutenir la Russie sur le champ de bataille en Ukraine.
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Ce partenariat renforcé inquiète fortement les puissances occidentales : « Ces évolutions pourraient déstabiliser la péninsule coréenne et même menacer les Etats-Unis », a commenté le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte lors d’un déplacement en Belgique mercredi 4 décembre. L’intéressé parle d’« une escalade majeure » et un « alignement croissant de la Russie, de la Chine, de la Corée du Nord et de l’Iran » dans ce conflit.