Les chocolats seront-ils rares sous le sapin ?

Les chocolats seront-ils rares sous le sapin ?
Les chocolats seront-ils rares sous le sapin ?

«On a toujours peur de savoir si les gens achèteront ou non du chocolat à Noël», reconnaît Jean-Christophe Richard, directeur de la Chocolaterie du Luxembourg, grossiste en chocolat. Alors que le prix du cacao atteint des records cette année, la crainte est double. « Dans les années où le contexte est tendu, on remarque que les gens viennent faire leurs achats plus tard, presque au dernier moment. Mais au final, ils ne sautent pas le chocolat. Dans notre boutique, le panier moyen n’a pas diminué pour le moment. Les clients viennent parfois de loin pour bénéficier des prix d’usine. En ce qui concerne la performance des ventes de Noël, selon nos clients (l’entreprise fournit les principales marques de chocolat, ndlr), elle est plutôt bonne.

Une hausse sans précédent du cacao

Entre janvier et novembre, le prix du cacao a doublé, passant de 4 000 dollars la tonne en janvier à 8 000 dollars ce mois-ci, avec un pic à 12 000 dollars en avril. En cause, les événements climatiques sur les côtes africaines qui entraînent la production de très petits haricots, les maladies dans les plantations et surtout, par extension, la spéculation sur les marchés financiers.

Pour l’instant, la Chocolaterie du Luxembourg réduit au maximum ses marges pour ne pas répercuter cette hausse sur ses clients. « Mais cela ne peut durer qu’un - », confie Jean-Christophe Richard.

Noël, un travail toute l’année

Les fêtes de fin d’année représentent jusqu’à 70 % du chiffre d’affaires de la chocolaterie. « Les premières commandes en gros ont été passées au mois d’août, principalement pour des urnes de prestige ou des bulletins de vote », explique Jean-Christophe Richard. Pour assurer l’approvisionnement, l’entreprise achète les matières premières 6 à 12 mois à l’avance auprès de 3 fournisseurs différents.

« Chaque année, nous utilisons 70 tonnes de produits à base de cacao, sous forme de pain prétraité, de beurre ou de pâte de cacao. Là, nous avons déjà les yeux rivés sur Noël 2025.” On ne peut donc qu’espérer une baisse des prix prochainement pour bien acheter. « Il faut être réaliste, les haricots ne reviendront pas au prix de départ. Dans le futur, oui, le chocolat coûtera plus cher. Et notre profession va en souffrir, c’est sûr.”

Moins d’achats, plus de clients

La chocolaterie luxembourgeoise vend près de 90 tonnes de chocolat par an, y compris à l’international : principalement aux Etats-Unis, en Italie, aux Pays-Bas et au Luxembourg. « Cette année, notre client japonais n’a pas passé de commande précisément à cause de l’augmentation des coûts. Dans l’ensemble, nos clients achètent moins. Au printemps, nous avons mené un gros travail de prospection pour augmenter le nombre de clients et conquérir de nouveaux marchés dans le haut de gamme. »

De nouveaux produits sont également apparus dans les rayons. « Nous nous éloignons de tout chocolat pour réduire les coûts. La crème à tartiner à 30 % de noisettes par exemple est une réussite. Nous proposons également des mini bretzels au chocolat.

Marianon Duchalet
(La République Lorraine)

 
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