L’Iranien Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix et emprisonné à Téhéran depuis 2021, a été temporairement libéré de prison, mercredi 4 décembre, pour raisons médicales.
Trois semaines de « liberté ». L’Iranienne Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix et emprisonnée à Téhéran depuis novembre 2021, a été libérée provisoirement de prison mercredi 4 décembre pour raisons médicales, selon son avocat. Elle a quitté la prison en chantant « La liberté de vie de la femme », rapporte son mari.
Agée de 52 ans, la militante a été condamnée à plusieurs reprises et emprisonnée pendant 25 ans pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort. Il a passé une grande partie de la dernière décennie en prison.
“Selon l’avis du médecin légiste, le parquet de Téhéran a suspendu pour trois semaines l’exécution de la peine de Narges Mohammadi”, a indiqué son avocat, Me Mostafa Nili, précisant que le militant “a été libéré de prison”.
“La raison de sa libération est son état physique après l’ablation d’une tumeur et une greffe osseuse réalisée il y a 21 jours”, a ajouté Me Nili sur le réseau social X, bloqué en Iran.
La libération provisoire de Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix 2023, est “insuffisante”, a réagi depuis Paris son comité de soutien. “Après une décennie de confinement, Narges a besoin de soins médicaux spécialisés dans un environnement sûr”, a déclaré la Fondation Narges Mohammadi dans un communiqué.
« Prisonnier de l’opinion »
Le comité Nobel a appelé mercredi les autorités iraniennes à libérer définitivement le militant iranien. “Nous appelons les autorités iraniennes à mettre définitivement fin à sa détention et à garantir qu’il reçoive un traitement médical adéquat pour ses maladies”, a déclaré le président du comité Nobel, Jørgen Watne Frydnes, lors d’une conférence de presse à Oslo.
Narges Mohammadi purge une peine dans la section des femmes de la prison d’Evin, au nord de Téhéran, avec une cinquantaine de détenues, selon son mari Taghi Rahmani.
Considérée comme « détenue d’opinion » par Amnesty International, Narges Mohammadi vient de pouvoir voir grandir ses enfants, Kiana et Ali, qui ne l’ont pas vue depuis 2015 et vivent en France.
Emprisonnée, elle n’a pas pu recevoir le prix Nobel qui lui a été décerné pour son combat contre la peine de mort. En juin, le militant iranien a été condamné à un an de prison supplémentaire pour « propagande contre l’État ».