C’est une renaissance. Après avoir touché le fond, il vole à nouveau au-dessus de la glace. Comme animé par un feu intérieur. De retour d’un profond burn-out en fin de saison dernière, Kévin Aymoz espère poursuivre son retour en forme lors de la finale du Grand Prix, qui s’ouvre jeudi 5 décembre à son domicile de Grenoble.
Seul représentant français chez les hommes après le forfait d’Adam Siao Him Fa sur blessure, les Isérois se sont qualifiés pour le grand rendez-vous mondial de fin d’année grâce à une bonne première partie de saison. niveau, avec deux deuxièmes places en Grand Prix, d’abord à Skate America fin octobre puis en Finlande un mois plus tard.
«Je suis moi-même dans ce programme»
Après un Boléro de Ravel plein d’enthousiasme l’année dernière, c’est un programme libre inspiré de Vincent Van Gogh qu’Aymoz présente cette saison. « Cela a été un exercice très difficile de trouver un nouveau programme après le Boléro, a-t-il déclaré après sa deuxième place au Texas. J’ai entendu tellement de bonnes choses à propos de ce programme, donc il y avait beaucoup d’attentes pour la nouvelle chorégraphie. »
“J’ai juste pris la musique que j’aimais et j’ai essayé de créer quelque chose qui me permettait de montrer mes émotions et de raconter mon histoire, il a continué. Je suis vraiment moi-même dans ce programme et j’en suis fier car c’est complètement moi. »
“Sauve-moi en tant qu’humain”
A 27 ans, Aymoz réalise un automne particulièrement convaincant qui contraste avec sa dernière sortie la saison dernière. Sur la glace de la patinoire de Kaunas (Lituanie) lors des Championnats d’Europe en janvier, le Français avait sombré, semblant complètement abandonner. Une attitude résignée qui lui avait valu le 31e et avant-dernière place du concours. Il met alors fin prématurément à sa saison.
“L’année dernière, j’ai fait un burn-out, il s’est récemment confié dans une interview avec Bleu de France. Je me suis épuisé, j’avais trop de pression sur mes épaules. J’ai donc préféré prendre du recul. Déjà pour me sauver, en tant qu’humain, et parce que j’en avais vraiment besoin. Ensuite, l’appel du patinage a été un peu un second souffle. J’avais besoin de glace. J’ai donc rapidement repris l’entraînement, et me revoilà ! »
“C’est un retour”
Mais avant de revenir sur le devant de la scène, le quintuple champion de France a reconnu avoir traversé des moments sombres et douloureux. « Pour moi, c’est un retour. Quand je me suis réveillé le lendemain des Championnats d’Europe, j’étais triste de ne pas être mort dans mon sommeil, a-t-il déclaré, les larmes aux yeux, en octobre dernier à la télévision américaine. La vie n’est pas censée fonctionner comme ça. »
À son retour sur la scène internationale, Aymoz a reconnu avoir ” peur “ : “Je me suis revu l’année dernière quand j’étais épuisé, et puis j’ai dit “Non, pas aujourd’hui.” Et tout a changé en une seconde. »
Brillez à la maison
A Grenoble, le natif d’Échirolles patinera sur une glace qu’il connaît par cœur, la même où il a chaussé ses premiers patins à l’âge de 5 ans. Pour briller chez lui, il devra cependant rivaliser avec de redoutables adversaires, comme le champion du monde Ilia Malinin ou encore le Japonais Kagiyama Yuma, qui ont tous deux remporté deux Grands Prix cette saison.
La France sera également représentée en danse sur glace avec le duo composé d’Evgeniia Lopareva et Geoffrey Brissaud. Les Tricolores, qui participent à la première finale de Grand Prix de leur carrière, auront fort à faire pour prendre la relève de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, désormais retraités des patinoires.
Jeudi 5 décembre, sur Eurosport 2, programmes courts pour les couples (19h45) et les femmes (20h45).