Alain Guiraudie, cinéaste transgressif souvent salué à Cannes, reçoit le prix Louis-Delluc pour Miséricorde. Ce thriller champêtre qui explore le sexe, la mort et le désir masculin confirme le talent unique du réalisateur pour transformer le monde en captivant un large public.
Le réalisateur Alain Guiraudie, cinéaste transgressif et plusieurs fois sélectionné au Festival de Cannes, a reçu mercredi le prix Louis Delluc, surnommé le Goncourt du cinéma, pour son dernier film. Miséricorde.
Ce thriller champêtre, qui mêle sexe, mort et désir masculin, est le septième long métrage de Guiraudie. Présenté en première à Cannes lors du dernier festival, le film raconte l’histoire d’un jeune homme qui retourne dans son village natal pour assister aux funérailles de son ancien patron. Son séjour est perturbé par une disparition mystérieuse, un voisin inquiétant et un prêtre aux intentions ambiguës.
« Pour moi, la miséricorde, plus qu’une réflexion sur le pardon, incarne l’idée d’empathie et de compréhension d’autrui, au-delà de toute morale. C’est un élan vers l’autre. Ce mot, désormais obsolète, colle parfaitement au film et à l’un de ses personnages centraux, le curé”, explique le réalisateur dans les notes de réalisation.
Sophie Avon, vice-présidente du prix Louis-Delluc, souligne l’originalité d’Alain Guiraudie : « Il transforme le monde avec une approche riche et accessible. Miséricorde c’est une œuvre intense, comique et profondément narrative, empreinte de sérénité.
En 2013, le réalisateur avait déjà marqué le cinéma de son empreinte avec L’étranger du lac. Ce film a été primé à Cannes pour la réalisation dans la section Un certain conscient et distingué par la Palme Queer, qui célèbre les œuvres qui abordent la diversité sexuelle et de genre.
Le Prix Louis-Delluc du premier film 2024 a été décerné à Les fantômes de Jonathan Millet, qui explore la traque des criminels de guerre syriens cachés en Europe.
Dans la catégorie longs métrages, les frères Larrieu (Le roman de Jim), Patricia Mazuy (Le Prisonnier de Bordeaux), Thierry de Peretti (A son image), Mati Diop (Dahomey), Sophie Fillières (Ma vie, mon visage), Gaël Morel (Vivre, mourir, renaître), Boris Lojkine (L’histoire de Souleymane) et Virgilio Vernier (Cent mille milliards) figuraient parmi les finalistes.
L’année dernière, Thomas Cailley a remporté ce prix avec Le règne animal. Créé en 1937 en hommage à Louis Delluc, premier critique de cinéma français, ce prix récompense chaque année les œuvres les plus marquantes du 7e jusqu’à
Avec l’AFP