6 jours se sont écoulés depuis le cessez-le-feu signé entre le Liban et Israël. Pourtant, Netanyahu l’a violé plus de 50 fois. 52, selon le décompte du Quai d’Orsay au 1er décembre. L’armée israélienne a interdit aux habitants d’une soixantaine de localités de rentrer chez eux et n’hésite pas à ouvrir le feu en direction des contrevenants. », décrit RFI. Vols de drones, ratissages de territoires, avertissement aux réfugiés de ne pas rentrer chez eux… Les formes de violations sont multiples.
Ce faisant, le criminel de guerre Netanyahu inflige une profonde humiliation à Emmanuel Macron. Que la France accorde le immunité » envers le Premier ministre israélien, malgré les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale, était l’une des conditions de signature de l’accord de cessez-le-feu. Emmanuel Macron a dû choisir entre le coup de pub et le déshonneur, il reste complice de Netanyahou et se couvre, une fois de plus, de déshonneur. Notre article.
Liban : comment Israël est coupable de violation d’un cessez-le-feu fragile et précieux
Lorsqu’un cessez-le-feu est déclaré, il doit être respecté, non ? Non, en ce qui concerne Netanyahu et ses alliés. Près d’une semaine après sa signature, le Quai d’Orsay recense plus de 50 violations de ce dernier par Israël. ” Des drones ont survolé Beyrouth et sa banlieue sud à basse altitude, samedi 30 novembre, pour la première fois depuis l’entrée en vigueur de la trêve. […] L’artillerie israélienne a tiré cinq obus sur la ville côtière de Naqoura, qui abrite le quartier général des soldats de la FINUL. », explique RFI.
Un village situé sur la côte de Saïda, à moins de 50 kilomètres de la capitale, a également été visé. Les tirs réguliers de l’armée israélienne empêchent les réfugiés libanais de rentrer chez eux. Une soixantaine de villes et villages sont concernés.
Des sources politiques et militaires libanaises affirment qu’Israël veut imposer sa propre vision de l’accord de cessez-le-feu. L’accord ne donne pas à Israël la liberté d’action au Liban. Israël affirme toutefois qu’une annexe à l’accord, signé avec les États-Unis, lui confère ce droit. ” Toutefois, le Liban n’est pas signataire de cette annexe et ne s’estime pas concerné par son contenu qui constitue selon lui une violation de sa souveraineté nationale. », détaille RFI.
Les violations du cessez-le-feu par Netanyahu humilient une fois de plus Emmanuel Macron et la France sur la scène internationale
Revenons quelques jours en arrière. Mercredi dernier, le ministre des Affaires étrangères a défendu le « immunité » de Benjamin Netanyahu, suite à l’émission du mandat d’arrêt de la CPI contre lui. Depuis de nombreux mois, nous dénonçons dans nos colonnes la complicité de la France dans les massacres perpétrés par Netanyahou en Palestine et au Liban. Une telle position, pour ne pas dire qu’elle est attendue, reste pour le moins peu surprenante.
Pourtant, Michel Barnier affiche une volonté manifeste d’appliquer le droit international. Interrogé à ce sujet lors des Questions au Gouvernement le 26 novembre (la veille), il a assuré à l’Assemblée nationale que la France « appliquera rigoureusement, comme il l’a toujours fait, ses obligations au regard du droit international » « . Alors pourquoi finalement accorder l’immunité au Premier ministre israélien ? En réalité, Emmanuel Macron a cédé aux pressions du criminel de guerre Netanyahu.
La seule façon pour Netanyahu d’accepter un cessez-le-feu, avec la France présente à la table des négociationsc’est que la France lui a accordé l’immunité, malgré les mandats d’arrêt émis par la CPI. Abject. Emmanuel Macron, désireux sûrement d’améliorer son image sur la scène internationale, a jeté les engagements internationaux de la France à la poubelle juste pour figurer sur la photo finale de l’accord. Résultat : un cessez-le-feu au bord de l’implosion, avec plus de 50 violations par Israël, près d’une semaine après sa signature.
Le chef de l’Etat paie aujourd’hui très cher son soutien inconditionnel à Netanyahu après avoir insisté « Le droit d’Israël à se défendre « . Parce qu’il n’a jamais décrété d’embargo sur les armes livrées à Tsahal, reconnu l’État de Palestine ni même lutté pour suspendre l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, il en est réduit à vouloir peser dans le jeu des nations… au prix de d’un totem d’immunité pour un cessez-le-feu bafoué. Faute de réelle pression politique, la France n’est pas respectée sur la scène internationale. Emmanuel Macron a dû choisir entre le coup de pub et le déshonneur, il reste complice de Netanyahou et se couvre, une fois de plus, de déshonneur.
Par Nadim Février