En octobre dernier, les inondations qui ont dévasté Valence, en Espagne, ont laissé des traces. Une telle catastrophe est-elle possible en Corrèze ? Dans le département, un tiers des communes sont exposées. Si la commune de Tulle est touchée par la menace, elle s’avère mieux protégée depuis la renaturation du cours d’eau.
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Il circule paisiblement dans le centre de Tulle, diffusant une atmosphère de quiétude au cœur de la ville. Pourtant, les commerçants basés sur les rives de la Corrèze savent à quel point le fleuve peut être tumultueux.
“En 2001, nous avions plus d’un mètre d’eau dans la cavese souvient Cécile At, gérante du restaurant “La Taverne du Sommelier”. Notre établissement dispose d’une cave qui correspond au lit de Corrèze. Nous avons été, comme beaucoup d’autres, très souvent exposés à la montée des eaux.« Heureusement, il n’y a plus aucune trace des catastrophes passées.
En Espagne, les images de la ville de Valence, ravagée en octobre dernier par des pluies torrentielles et des inondations meurtrières, ont laissé des traces à travers l’Europe. En Corrèze, ils ont ravivé le souvenir d’inondations destructrices. Dans le département, un tiers des communes sont exposées. C’est la principale menace de catastrophe naturelle. Si la ville de Tulle ne fait pas exception à cette réalité, elle s’avère mieux protégée depuis la renaturation du cours d’eau, achevée il y a huit ans. “Nous avons tout gagnése réjouit Cécile At. Nous n’avons plus jamais été dans une situation à risque.“
Plus d’une centaine de caves ont été régulièrement inondées lors des crues décennales. Aujourd’hui, il n’en reste presque plus.
Michel Breuilh, président de la communauté urbaine de Tulle
Réalisés en 2013 et 2016 pour restaurer la biodiversité, les travaux sur la rivière ont permis de supprimer les seuils gênant la circulation des poissons… mais aussi de l’eau ! La réduction des inondations est un effet secondaire bienvenu de ce projet de deux millions d’euros.
Le président de la communauté d’agglomération de Tulle, Michel Breuilh, s’en félicite encore : «Le cours de la rivière doit aller de l’amont vers l’aval sans obstacle. C’est ce que nous avons essayé de faire à travers la renaturation. Il y a pas mal de collectivités qui sont venues voir ce qui se faisait à Tulle, ce qui avait suscité pas mal d’inquiétudes à l’époque.» Les élus et administrateurs constatent un réel changement après les travaux : « Quand on voit le nombre de caves qui étaient inondées auparavant… Plus d’une centaine de caves ont été régulièrement inondées lors des crues décennales. Aujourd’hui, il n’en reste presque plus.“
Une menace persiste encore : une crue centenaire. Celle d’octobre 1960 reste dans les annales. Tulle et Brive avaient été submergées par les eaux, la Corrèze ayant débordé tout son cours. L’eau est montée brusquement de cinq mètres par endroits. Le débit atteignait sept cents mètres cubes par seconde. Si un phénomène d’une telle ampleur se produisait aujourd’hui, la renaturation ne protégerait pas Tulle des inondations. “Il y a eu un travail de modélisation qui a été fait en amont, explique Olivier Lefeuvre, technicien au service fluvial de la communauté urbaine. Il montre que lors d’inondations majeures, le risque d’inondation est réduit d’environ cinq à dix centimètres. Cela a donc un effet très limité.“
En 1960, la crue s’avère si violente que huit départements du centre de la France sont touchés par la catastrophe.