La protestation s’étend à la Géorgie. Pour la quatrième soirée consécutive, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche 1est Décembre, pour protester contre la décision du gouvernement jeudi de suspendre le processus d’adhésion à l’Union européenne (UE) jusqu’en 2028. La mobilisation s’est renforcée dans les grandes villes, à Tbilissi, Batoumi, Gori, Zougdidi et Kutaisi. Plus inhabituel, des manifestations ont également éclaté dans de petites villes paisibles comme Khashuri, Lagodekhi ou Ozourgeti. Dans le village de Daba Jvari, au pied des montagnes, des manifestants ont bloqué l’autoroute Zougdidi-Mestia en scandant « Non au régime russe ! » » et « L’avenir de la Géorgie, c’est l’UE ! ».
Parallèlement aux manifestations, des centaines de responsables, notamment des ministères des Affaires étrangères, de la Défense et de l’Éducation, ainsi que des juges, ont publié des déclarations communes de protestation. Plus d’une centaine d’écoles et d’universités ont suspendu leurs activités. Quelque 160 diplomates géorgiens ont également critiqué la décision du gouvernement, la qualifiant d’inconstitutionnelle et conduisant à « dans l’isolement international » du pays. De nombreux ambassadeurs géorgiens ont démissionné, notamment aux États-Unis, aux Pays-Bas, en Bulgarie et en Lituanie, et plusieurs athlètes géorgiens de premier plan ont exprimé leur inquiétude.
Violence
La répression est également devenue plus dure. Dans la capitale, la police a tenté de disperser les rassemblements à coups de canons à eau et de gaz lacrymogènes, mais aussi à coups de balles en caoutchouc, selon la chaîne Formula – ce que dément Tbilissi. Des manifestants et des journalistes ont été battus. Ces violences, dénoncées à Washington et à Bruxelles, semblent avoir poussé encore davantage de Géorgiens dans la rue. À Tbilissi, des manifestants ont érigé des barricades et tiré des feux d’artifice sur la police. Plus de 200 personnes ont été arrêtées et 44 hospitalisées (27 manifestants, 16 policiers et un journaliste), a annoncé dimanche le ministère de l’Intérieur. Le défenseur des droits Levan Ioseliani, qui a rendu visite aux manifestants détenus à Tbilissi, a dénoncé “cruauté” de la police
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La présidente pro-européenne Salomé Zourabichvili, qui soutient les manifestants, s’est engagée dans un bras de fer direct avec le gouvernement en annonçant samedi qu’elle refusait de quitter son poste – son mandat expire à la mi-décembre. Elle considère que le nouveau Parlement, qui doit élire le prochain président le 14 décembre, est “illégitime” parce que les élections législatives du 26 octobre ont été “truqué”et parce que la Cour constitutionnelle, qu’elle a contactée pour annuler le vote, ne s’est pas encore prononcée. « Un Parlement illégitime ne peut pas élire le président, a-t-elle déclaré. Il n’y aura donc pas d’investiture et mon mandat se poursuivra jusqu’à ce qu’il y ait un Parlement légitimement élu, qui élira légitimement celui qui me succédera. »
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