Le prix des pommes de terre de conservation a atteint 600 euros la tonne sur le marché libre. Le record de l’an dernier a été égalé. Le prix d’un cornet de frites pourrait-il augmenter dans les prochains mois ?
Le prix des pommes de terre de conservation, c’est-à-dire des pommes de terre pouvant être consommées plusieurs mois après leur achat, a atteint 600 euros la tonne sur le marché libre. Le record de l’an dernier est égalé.
Les acheteurs sur ce marché sont principalement de grands fabricants de frites surgelées.
Ce prix record s’explique par les mauvaises conditions climatiques de l’automne dernier. En raison de pluies excessives, toutes les pommes de terre n’ont pas pu être récoltées et elles sont restées en terre, ce qui a entraîné une pénurie et une augmentation du prix à la tonne. De plus, beaucoup de nos pommes de terre sont actuellement importées, et donc un peu plus chères. Christophe Vermeulen, administrateur délégué de Belgapom, rassure : « Je ne pense pas que les conséquences pour les consommateurs seront très importantes, les grandes usines ont suffisamment de stocks pour le moment ».
Le prix élevé des pommes de terre de conservation ne signifie pas pour autant qu’elles sont plus chères en magasin. Les grands fabricants de frites surgelées comme Lutosa disposent de stocks importants et exportent 95 % de leur production dans plus de 140 pays différents.
Côté friterie
Les friteries sont approvisionnées par des producteurs de frites fraîches et dépendent des marchés de gros. La récolte de pommes de terre de 2023 touche à sa fin, la récolte future est incertaine et les importations ne sont pas bon marché. Les friteries devront donc acheter leurs pommes de terre plus cher. « L’impact de cette augmentation sur le client dépend de chaque friterie »déclare Christophe Vermeulen, administrateur délégué de Belgapom. « Mais il ne fait aucun doute que le prix d’achat sera temporairement plus élevé. »
Le prix des pommes de terre ne représente que 10 % du prix de revient d’un paquet de frites, qui comprend également le prix de la graisse de bœuf et de l’énergie, par exemple. Le prix des pommes de terre, s’il augmente de manière significative, aura une incidence sur le prix d’un paquet de frites, mais seulement de manière marginale.
« Chez nous, une petite frite coûte 3,70 € et une grande 3,90 € »“C’est un vrai plaisir de voir que nous avons un cornet de frites à Bruxelles”, explique le gérant d’une friterie bruxelloise. Chez lui, le prix d’un cornet de frites avait déjà augmenté de 20 centimes au début de l’année. « Je suis prêt à payer pour des frites, si elles sont bonnes »commentaires d’un client« Ils doivent bien gagner leur vie, surtout quand on voit le travail que cela représente. »
Le Belge mange en moyenne 16 kg de frites par an et en moyenne une fois par semaine. Il existe 5.000 friteries en Belgique, dont un tiers en Wallonie. En Wallonie, les friteries servent 130 tonnes de frites par jour. « Le cornet de frites restera accessible »assure Bernard Lefèvre, président de l’Unafri, le Syndicat national des friteries.
économie de consommation de frites
