La Chine encourage les visites taïwanaises tout en menaçant d’exécuter les « militants indépendantistes »

La Chine encourage les visites taïwanaises tout en menaçant d’exécuter les « militants indépendantistes »
La Chine encourage les visites taïwanaises tout en menaçant d’exécuter les « militants indépendantistes »

La Chine a menacé de mort les militants « indépendantistes » taïwanais. L’annonce a suscité un vif émoi à Taïwan. Que signifie exactement cette nouvelle sanction ?

De notre correspondant à Taipei,

La Chine a donc annoncé le 21 juin une nouvelle réglementation qui imposerait des peines allant de 10 ans de prison à la peine de mort pour ceux que Pékin appelle les « séparatistes chevronnés ». Ce délit a été en partie défini dans la loi de sécession de 2005 et vise quiconque empêcherait « l’unification pacifique » de Taïwan avec la Chine.

Selon les médias d’État chinois, cette annonce est une réponse directe au discours d’investiture du nouveau président taïwanais William Lai en mai dernier. Le nouveau dirigeant a déclaré que Taïwan était « déjà un pays indépendant ». Une position bien connue, mais rarement exprimée aussi directement. Le porte-parole du gouvernement chinois Zhu FengLian a déclaré : « Taïwan fait partie de la Chine. Tout militant indépendantiste taïwanais qui ose défier la loi sera poursuivi sans relâche, où qu’il se trouve, et sévèrement puni conformément à la loi. ».

Qui est concerné ?

C’est toute la question. Le président taïwanais William Lai est considéré par Pékin comme l’un de ces séparatistes ; plusieurs membres de son parti figurent également sur la liste noire de la Chine, comme le vice-président Hsiao Bi-khim.

Mais la question se pose pour le reste du paysage politique taïwanais. Plus de 90 % des Taïwanais sont opposés à l’annexion à la Chine, tout comme la majorité des partis politiques taïwanais. C’est ce qui fait dire au président taïwanais que la Chine vise en réalité tous les Taïwanais : « Du point de vue de la Chine, si vous ne soutenez pas la réunification, vous êtes indépendantiste. En d’autres termes, il n’existe aucun parti à Taiwan qui ne soit indépendantiste, et c’est celui qui promeut la réunification. Je voudrais dire à la Chine d’engager un dialogue avec le gouvernement légalement élu par le peuple taïwanais, la démocratie ne doit pas être un crime. »

De nombreux Taïwanais vivent ou travaillent en Chine. Que pourrait changer cette nouvelle sanction ?

Oui, des centaines de milliers de Taïwanais vivent ou visitent régulièrement la Chine. Pékin a donc rapidement fait marche arrière : « La grande majorité des Taïwanais n’ont rien à craindre ” a assuré le gouvernement chinois dans un communiqué.

En effet, de nombreux Taïwanais s’inquiètent de leurs voyages en Chine. Ces derniers mois, plusieurs contrôles et même détentions provisoires ont été signalés par des Taïwanais visitant le territoire chinois. Le gouvernement taïwanais a donc relevé le niveau d’alerte pour les visites sur le territoire chinois de jaune à orange, et exhorte les Taïwanais à ne se rendre en Chine qu’en cas de nécessité.

Cette nouvelle mesure s’inscrit en réalité dans une stratégie assez claire de Pékin décrite par certains experts comme celle de la « carotte et du bâton ». D’un côté, Pékin cherche à attirer les Taïwanais sur son sol, et du même coup à punir ceux qui ne sont pas favorables à l’unification. A tout cela s’ajoutent bien sûr des pressions militaires, économiques et diplomatiques qui devraient se poursuivre dans les prochains mois, mais dans des proportions encore inconnues.

Lire aussiLa Chine impose la peine de mort aux militants indépendantistes taïwanais coupables de « crime de sécession »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV La NASA va tester le taxi aérien à l’aide d’un simulateur de vol virtuel
NEXT Marine Le Pen affirme que le RN veut gouverner – .