Le défunt caïd Gregory Woolley aurait lui-même éliminé deux chefs de gangs de rue de Montréal parce qu’ils refusaient de travailler avec les Hells Angels, en plus de l’avoir humilié devant des motards.
C’est le tueur à gages Frédérick Silva, témoin clé pour la police de Montréal et la Sûreté du Québec dans la plus grande enquête criminelle en cours au pays, qui l’a identifié comme l’auteur présumé des meurtres du « Gros » Chénier Dupuy et de Lamartine Sévère Paul, selon les informations obtenues par l’Agence QMI et notre Bureau d’enquête.
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Ces deux vétérans des Reds ont été tués par balle à l’été 2012.
Lors d’une perquisition à son domicile en novembre 2015, la police a découvert que le gangster influent Gregory Woolley détenait de nombreux articles de journaux sur le crime organisé et, en particulier, sur lui-même. Dans ces pages de l’hebdomadaire « Photo Police », nous relatons l’alliance des gangs de rue d’allégeance rouge et bleue dont Woolley fut l’architecte pour qu’ils travaillent avec la mafia et les Hells Angels sur le marché des stupéfiants. Un leader des Rouges, Chénier Dupuy, s’est opposé à cette fusion et il a été assassiné en 2012.
Photo de courtoisie
Silva, qui a pu aider les enquêteurs du Projet Alliance à démêler 65 complots de meurtre, leur a également affirmé que Woolley aurait ordonné l’assassinat de Hells André Sauvageau, empoisonné au fentanyl alors qu’il était en prison, en 2019, comme on le sait rapporté mercredi.
Silva a incriminé Woolley alors même que celui surnommé « le parrain des gangs » était son meilleur client lorsque venait le temps de régler ses comptes dans la pègre.
Le tueur à gages Frédérick Silva (à gauche) a été filmé par la police lors du projet Magot avec Gregory Woolley en décembre 2014.
Photo de courtoisie
Giflé devant les Hells
Condamné en 2022 pour trois meurtres, Silva corrobore ainsi des soupçons qui circulaient depuis longtemps dans le milieu criminel.
Woolley, ancien membre des Rockers de Montréal et seul noir à avoir porté les couleurs d’un club scolaire des Hells au Québec, a eu un désaccord avec Dupuy, le chef des Bo-Gars, lors de deux altercations survenues dans des bars de Sainte-Catherine. -Adèle et le centre-ville de Montréal durant l’été 2012, selon nos sources.
Dupuy, surnommé « Big », a même giflé Woolley devant quelques Hells présents chez Solid Gold, rue Sainte-Catherine, affirmant qu’il ne travaillerait jamais avec des motards comme un « délicieux becyc ».
Le chef de gang Gregory Woolley sur une photo d’observation prise à Montréal par la police en août 2015, dans le cadre du projet d’enquête Magot.
Photo de courtoisie
En l’espace de sept heures
“LE motards aurait dit à Greg de régler l’affaire avec « Big » s’il ne voulait pas perdre son debout et le respect de la rue », peut-on lire dans les documents judiciaires de l’enquête Magot, menée entre 2013 et 2015, où sont cités des informateurs de la police.
Le 10 août 2012, à 18 h 52, Dupuy a été abattu par un suspect noir dans le stationnement des Galeries d’Anjou, près du restaurant Bâton Rouge.
Puis, à 2 h 21 dans la nuit du 11 août, la police est informée par un appel au 911 que Lamartine Sévère Paul, un proche de Dupuy, gisait sur les marches de son domicile de Laval, après avoir été mortellement abattu par plusieurs projectiles.
Le « Gros » Chénier Dupuy, chef des Bo-Gars, un gang de rue affilié aux Rouges, a été tué par balle dans le stationnement des Galeries d’Anjou le soir du 10 août 2012.
Photo de courtoisie
Les rôles inversés
Les déclarations de Frédérick Silva permettront à la police de classer ces deux affaires de meurtres comme résolues, mais le suspect ne sera jamais inculpé.
Gregory Woolley lui-même a été tué par balle le 17 novembre 2023, devant sa compagne et leur bébé, dans le stationnement du CLSC de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Gregory Woolley a été assassiné en novembre 2023 à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Photo Agence QMI, MAXIME DELAND
Selon nos informations, la police soupçonne notamment le gang montréalais Arab Power d’avoir été impliqué dans cet assassinat.
– Avec Marc Sandreschi et Jean-Louis Fortin, Bureau d’enquête
Le patron rêve d’une alliance depuis longtemps
Gregory Woolley rêvait depuis longtemps d’unifier les gangs de rue rouges et bleus de Montréal afin de les inclure dans une alliance commerciale avec les Hells Angels et la mafia italienne.
Selon nos informations, Woolley en avait également parlé à l’ancien leader des Hells Angels Maurice « Mom » Boucher, en 1998, lorsque ce dernier l’avait promu membre des Rockers de Montréal, le plus violent des clubs scolaires du gang. de motards.
Mais Woolley a dû mettre son projet de côté, après avoir passé presque toutes les 13 années suivantes derrière les barreaux, notamment après avoir été reconnu coupable de complot de meurtre lors de l’opération Spring 2001.
Le patron a toutefois remis son projet sur les rails dès sa libération en juillet 2011.
Un an plus tard, le rêve de Woolley ne faisait toujours pas l’unanimité chez les Reds.
Mais à peine trois semaines après les meurtres de Chénier Dupuy et de Lamartine Sévère Paul, le « parrain des gangs » a donné à la police l’indice que l’alliance de forces qu’il rêvait de conclure avait enfin abouti.
Le chef de gang Gregory Woolley et l’ancien avocat du clan Rizzuto Loris Cavaliere photographiés par la police après leur arrivée ensemble dans la Ferrari de l’avocat aux funérailles des Hells Angels Gaétan Comeau, à Montréal, le 2 septembre 2012.
Photo de courtoisie
Le 2 septembre 2012, lors des funérailles des Hells Gaétan Comeau à Montréal, les policiers ont été stupéfaits de voir Woolley arriver en compagnie de l’avocat du clan Rizzuto, Loris Cavaliere, à bord de la rutilante Ferrari de ce dernier.
Cette alliance de factions du crime organisé ne tient plus la route depuis plus de deux ans, selon nos informations.
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