C’est une situation plutôt drôle ! Aux Etats-Unis, Jaguar chercherait à racheter un gros lot de voitures électriques à ses clients plutôt que de trouver une solution au problème technique rencontré. La cause : une batterie qui risque de prendre feu.
Alors que Jaguar a fait l’actualité la semaine dernière en dévoilant une vidéo polémique sur les réseaux sociaux, le constructeur britannique est toujours d’actualité. Même si aucune voiture neuve n’est actuellement vendue, il souhaite racheter une partie de sa production à ses clients.
Jaguar veut racheter le I-Pace
Si Jaguar souhaite acquérir des I-Pace auprès de propriétaires américains, ce n’est pas parce que c’est une voiture mémorable. Bien qu’il s’agisse de la première voiture électrique de Jaguar, elle est sujette à des problèmes, comme le rapportent nos confrères de Carscoops.
En effet, il existe un risque de surchauffe de la batterie pouvant provoquer un incendie. Ce problème ennuyeux est connu depuis des années sans qu’aucune solution durable n’ait été trouvée. Cependant, certaines voitures vendues en 2019, malgré des mises à jour destinées à éliminer ce défaut, continuent de présenter des risques d’incendie. Trois modèles MY2019 auraient pris feu malgré le correctif logiciel de Jaguar.
En août dernier, Jaguar a recommandé à ses clients de garer leur voiture loin des bâtiments et à l’extérieur, ajoutant qu’une mise à jour limitant le niveau de recharge à 80 % serait mise en œuvre à titre de solution temporaire. Toutefois, la solution définitive semble être le rachat de la Jaguar I-Pace concernée, soit 2.760 exemplaires selon Carscoops.
Stocker l’énergie solaire n’a jamais été aussi simple
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Rappelons cependant que globalement, une voiture électrique a moins de risques de prendre feu qu’une voiture thermique. La différence est encore plus marquée avec les nouvelles batteries LFP sans cobalt, que l’on retrouve dans de plus en plus de voitures électriques.
Pour aller plus loin
Ces chiffres prouvent à quel point les incendies de voitures électriques sont rares
Un coup dur pour Jaguar ?
On ne sait pas s’il y a un bon moment pour une telle opération, mais cela semble arriver au pire moment pour la marque Jaguar. La marque vient de lancer sa communication sur son avenir électrique et, dans le même temps, elle est contrainte d’acheter des voitures électriques défectueuses. Le signal envoyé aux consommateurs est négatif et pourrait laisser penser que Jaguar ne maîtrise pas encore la fabrication de voitures électriques fiables.
Donnons un peu plus de temps à Jaguar : l’I-Pace était son premier véhicule électrique et, comme pour toute première tentative, des problèmes peuvent survenir. Les premières Tesla Model S étaient également pleines de défauts, notamment des batteries fragiles et des poignées de porte rétractables capricieuses…
Par ailleurs, Jaguar n’est pas le premier constructeur à racheter des voitures vendues à ses clients. Citroën l’avait déjà fait !
Racheter des voitures à ses clients, Citroën l’a déjà fait !
L’histoire que nous allons vous raconter prouve que Jaguar n’est pas le premier constructeur à organiser un rachat de véhicules vendus. Dans les années 1980, Citroën adopte une stratégie similaire avec la BX ! Alors, vous vous demandez sûrement : pourquoi Citroën a-t-il souhaité acheter des BX à ses clients, alors que cette berline était réputée pour sa fiabilité et son confort ? La réponse réside dans une version bien particulière : le BX 4TC.
Les années 1980 marquent l’apogée du Groupe B en rallye, catégorie totalement débridée qui voit naître des légendes comme l’Audi Sport Quattro, la Peugeot 205 T16, la Ford RS200, la Lancia 037, la Lancia Delta Intégrale ou encore la MG Metro. 6R4. À cette époque, le rallye était aussi populaire que la Formule 1, et il était impératif pour un constructeur d’y participer.
Citroën, un peu jaloux du succès de la Peugeot 205 T16, voulait aussi sa part de gloire dans le groupe B. Mais pour y arriver, il lui fallait une voiture ambitieuse. Citroën a donc transformé un BX en y ajoutant quatre roues motrices et un moteur 2,1 litres turbo, assisté par un compresseur électrique : un véritable projet DIY. La seule contrainte pour participer au groupe B était de produire 200 exemplaires légaux pour la route, disponibles à l’achat par le grand public.
Mais pourquoi utiliser une BX, une berline familiale 5 portes, pour le rallye ? Tout simplement parce que Citroën n’avait rien d’autre en stock. Le moteur, habituellement monté en position transversale, a été installé en position longitudinale dans cette version 4TC, augmentant le porte-à-faux avant de 28 cm. La boîte de vitesses, placée dans le prolongement du moteur, était accompagnée d’une boîte de transfert. Sans entrer dans les détails du montage précipité réalisé avec des pièces de la banque d’orgues PSA de l’époque, un chiffre est à retenir : 64% du poids total de la voiture reposait sur le train avant !
Avec un prix exorbitant pour une BX et des performances médiocres en rallye, Citroën a eu beaucoup de mal à écouler les 200 exemplaires nécessaires à l’homologation. Seuls 86 véhicules ont été vendus à des clients privés. Parmi ces 86 voitures, Citroën rachète ensuite un grand nombre d’exemplaires encore en circulation. La raison était simple : éviter d’assurer la continuité des pièces détachées pendant la durée légale. Ceux qui ont eu le bon sens de conserver leur BX 4TC ont fait un excellent choix, puisque le prix de cette berline de rallye a explosé, dépassant aujourd’hui les 100 000 euros.
La Jaguar I-Pace, bien qu’achetée par Jaguar, ne devrait pas suivre la même trajectoire. Produite en bien plus grande quantité, elle n’est associée ni à une période glorieuse du sport automobile, ni à un chapitre significatif de l’histoire du constructeur.