La chute des prix des biens anciens s’est en effet arrêtée. Les prix des logements anciens se sont stabilisés au troisième trimestre, à -0,1%, selon l’indice Notaires-Insee, qui sert de référence, publié jeudi. Une excellente première fois après un an et demi d’abstinence. Ils avaient commencé à ralentir au deuxième trimestre (-0,5%), contre -1,5% au premier trimestre 2024 et -1,8% au quatrième trimestre 2023.
Mais sur un an, les prix de ces biens ont baissé pour le cinquième trimestre consécutif (-3,9%). La baisse s’est toutefois atténuée par rapport aux deux années précédentes (-5,2% au premier trimestre, puis -4,9% au deuxième). Dans le détail, les baisses de prix ont été quasiment similaires pour les maisons (-3,9% sur un an) et pour les appartements (-3,8%), selon des données provisoires corrigées des variations saisonnières.
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Même combat en Île-de-France et en région
Par ailleurs, cette quasi stabilité des prix au troisième trimestre se retrouve également dans les logements anciens en Île-de-France. La valeur des biens anciens se stabilise également à -0,1%, après sept trimestres consécutifs de baisse (notamment -0,9% au deuxième trimestre et -2,4% au premier). Pour les appartements, la baisse est plus limitée par rapport au trimestre précédent (-0,3% après -0,6%). Sur le plan intérieur, les prix ont en revanche recommencé à augmenter après sept trimestres de baisse (+0,4%).
Sur un an, les prix des logements anciens en Île-de-France ont continué de baisser fortement, quoique à un rythme moins rapide (-5,3%, après -7,1% au deuxième trimestre et -8,1% au premier). .
Les logements anciens en régions affichent également une forte stabilité à -0,1%, après cinq trimestres de baisse (dont -0,4% au deuxième trimestre et -1,3% au premier). Et sur un an la baisse est de -3,4%, après -4,2% au deuxième trimestre. Ici la baisse des prix reste plus marquée pour les maisons (-3,6% après -4,4%) que pour les appartements (-3% après -3,8%).
Les ventes s’effondrent à nouveau
Concernant les transactions réalisées au cours des 12 derniers mois, leur nombre a encore diminué au troisième trimestre. Ainsi, à fin septembre 2024, 780 000 se sont produits, contre 792 000 fin juin et 825 000 fin mars. Le nombre de transactions cumulées sur douze mois atteint donc un nouveau plus bas depuis 2015. Et ce volume annuel ne cesse de baisser depuis fin septembre 2021.
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Un peu d’espoir apparaît plutôt du côté des réseaux d’agences immobilières, où le nombre de transactions semble se stabiliser. Le groupe Laforêt a ainsi réalisé un chiffre d’affaires supérieur de 2,5% au troisième trimestre à celui du même trimestre de l’an dernier. Century 21 est fier d’un « Bon été » et un « Tendance plutôt positive en septembre ». Pour Foncia et Orpi, en revanche, les transactions ont diminué respectivement de -3% et -7% entre juillet et septembre.
« La combinaison de la baisse des prix et de la baisse des taux d’intérêt restaure le pouvoir d’achat des acheteurs, dont les projets sont à nouveau étudiés par les banques »Laforêt s’en explique dans son billet trimestriel publié début octobre.
La prudence est toutefois de mise, selon la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). « Sur le marché immobilier, le plus dur est certes passé, mais il faut être patient car les cycles immobiliers sont longs et la capacité d’achat des acheteurs n’est pas encore complètement rétablie »elle croit. De plus, à ce stade, c’est une phase de “augmenter” plutôt que « une vraie reprise ». L’avenir nous le confirmera ou non.
Les frais de notaire augmenteront (peut-être).
Le 15 novembre, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé un relèvement du plafond des droits de mutation à titre onéreux (DMTO) de 4,5 % à 5 %. Ces derniers sont mieux connus sous le nom de « frais de notaire », en raison d’un terme abusif. Ils constituent la majorité des dépenses engagées pour l’achat de biens anciens.
Les départements tirent un cinquième de leurs recettes de ces redevances, en forte baisse depuis deux ans en raison de la crise du marché immobilier. L’augmentation de ce plafond vise à réduire l’effort budgétaire demandé à ces collectivités. Ils ont le choix, pendant trois ans, d’appliquer ou non cette mesure.
Ce relèvement du plafond ne concernera en aucun cas les nouveaux acquéreurs de biens immobiliers, a indiqué Matignon la semaine dernière, confirmant les informations du Journal du dimanche. Le dernier “ils bénéficieront d’une réduction”a été clarifiée, mais sans autre précision. Cela a été ajouté aussi “cette mesure ne s’appliquera pas aux nouvelles constructions”. Les biens neufs bénéficient également d’un taux DMTO réduit, limité à 0,75% du prix du bien.
(Avec l’AFP)