Une alerte aérienne a été lancée dans tout le pays, l’armée de l’air ukrainienne faisant état d’attaques de missiles visant spécifiquement les régions d’Odessa (sud), Kirovograd (centre), Kherson (est) et Mykolaïv (sud). Mardi, la Russie a annoncé une “réponse” à deux nouvelles attaques ukrainiennes menées les jours précédents avec des missiles américains ATACMS contre son territoire. La Russie a bombardé des zones civiles à travers l’Ukraine depuis le début de son invasion du pays en février 2022 et a intensifié ses attaques à l’approche de l’hiver, ciblant particulièrement les infrastructures énergétiques.
« Pas assez de soldats »
De son côté, le ministère russe de la Défense a indiqué avoir détruit dans la nuit 25 drones ukrainiens au-dessus de la région de Briansk, à proximité de la Biélorussie, de la Crimée et de la région de Rostov (sud). Sur le front, Moscou réalise des gains territoriaux face à une armée ukrainienne affaiblie, moins de deux mois après l’entrée en fonction du président élu américain. Mercredi, l’administration du président sortant Joe Biden a appelé Kiev à abaisser l’âge minimum de mobilisation militaire à 18 ans au lieu de 25 ans actuellement pour compenser le manque de soldats face à l’avancée des forces russes sur le terrain. Cet appel intervient alors que Donald Trump pourrait adopter une nouvelle approche et pousser Kiev à négocier avec Moscou.
Un haut responsable de l’actuelle administration américaine a déclaré mercredi, sous couvert d’anonymat, que l’Ukraine était confrontée à une crise « existentielle » du recrutement, avec une diminution du nombre de volontaires, face à un ennemi doté de forces plus fortes et mieux équipées. « La vérité est que l’Ukraine ne mobilise et n’entraîne pas actuellement suffisamment de troupes pour remplacer les pertes sur le champ de bataille et survivre face à la croissance des forces russes », a-t-il déclaré.
Kiev a déjà abaissé cette année l’âge minimum de mobilisation de 27 à 25 ans. La Maison Blanche a clairement indiqué mercredi que l’aide militaire américaine ne serait en aucun cas conditionnée à de nouvelles réductions. « Nous continuerons absolument à envoyer des armes et du matériel en Ukraine. Nous savons que c’est vital. Mais le nombre d’êtres humains aussi », a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, dans un communiqué.
Atteindre « la paix par la force »
Donald Trump a de son côté annoncé mercredi qu’il nommait l’ancien général Keith Kellogg, 80 ans, qui avait demandé plusieurs concessions à Kiev, comme émissaire pour mettre fin à la guerre entre l’Ukraine et la Russie. “Ensemble, nous parviendrons à la paix par la force et rendrons à nouveau la sécurité de l’Amérique et du monde”, a écrit le président élu dans un message sur son réseau Truth Social. Très critique à l’égard des milliards de dollars alloués par les États-Unis à l’Ukraine, Donald Trump a promis de résoudre la guerre entre Kiev et Moscou avant même de prêter serment en janvier – sans jamais expliquer comment.
