Les derniers détails de la rénovation du stade Santiago Bernabéu par le Real Madrid continuent de traîner. Entre les deux projets de parking avortés et l’insonorisation du stade encore insuffisante, le chantier n’est pas encore terminé. C’est également le cas du SkyBar, un bar VIP qui doit surplomber l’enceinte.
Cet ajout devrait permettre au Real Madrid de générer des millions d’euros de bénéfices chaque année, mais son exploitation est encore loin d’être pertinente. Les travaux ont été ralentis à plusieurs reprises, notamment parce que les prestataires responsables du projet ont fait défection.
Le dernier né est le groupe Anastia Gourmet Hostelería. Après avoir repris le projet du groupe García-Delgado, ils ont contracté une dette de 4 millions d’euros auprès des entreprises réalisant les travaux, sans pouvoir les payer. En guise de garantie, les entreprises n’ont pas signé les documents et rapports relatifs aux travaux réalisés, documents qui sont de toute façon obligatoires pour obtenir l’autorisation d’exploitation. Anastia Gourmet Hostelería se trouve donc dans une mauvaise position : sans fonds pour rembourser les travaux et dépendante d’une opération impossible dans son état actuel.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le groupe est une société nouvellement créée avec un capital social de seulement 3 000 euros et n’offre aucune garantie de solvabilité. Elle appartient à la société Mandalore SL, anciennement Bribón de Madrid SL, dirigée par Julio Mañas Martín-Camuñas et son associé Javier Utande. Anastia vient d’être rachetée par le groupe García-Delgado à hauteur de 51% pour 250 000 euros, mais ce dernier n’entend pas couvrir ses dettes. En revanche, il a lancé un litige contre le Real Madrid, réclamant 16 millions d’euros au club, qu’il accuse de l’empêcher de gérer les locaux du SkyBar.
Les prêteurs et fournisseurs qui ont réalisé les travaux ne comprennent pas comment le Real Madrid peut faire confiance au groupe Anastia. Cependant, le journal numérique Le confidentiel révèle que ce choix était motivé par des intérêts personnels. Julio Mañas Martín-Camuñas et Javier Utande seraient proches de Manuel Redondo, qui n’est pas l’ancien footballeur, mais le « chef de la présidence du club » et « l’avocat de confiance de Florentino Pérez ». Ce serait lui qui signerait le premier contrat avec le groupe García-Delgado et ramènerait Mañas et Utande dans le projet sur ordre de Florentino Pérez.
Pour ajouter encore plus de complexité, Anastia fait appel à un cabinet d’avocats pour gérer la paie des employés, Eduardo Fernández de Blas SA. Pourtant, Eduardo Fernández de Blas n’est autre que le deuxième vice-président du Real Madrid et proche de Florentino Pérez. Cette entreprise toucherait près de 60 000 euros par an pour la gestion de la paie.
La gestion du projet SkyBar reste en suspens. Les fournisseurs espèrent que le club prendra directement en charge et remboursera les dettes des travaux ou choisira un investisseur plus fiable pour louer les locaux et couvrir les frais. Entre-temps, les documents relatifs aux travaux n’ont pas encore été signés, ce qui empêche toute exploitation et nuit à l’image du Real Madrid.
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