Elle est toujours amoureuse de son sport. C’est pour cette raison qu’il vit actuellement un deuil. Mais la nageuse québécoise Katerine Savard était prête à prendre cette retraite sportive, officialisée mercredi.
«C’est une décision qui a été prise tout naturellement compte tenu des circonstances», a-t-elle déclaré à la presse canadienne, assise sur la mezzanine du complexe sportif Claude-Robillard. Cet été, je ne me suis pas qualifié pour mes quatrièmes Jeux olympiques, j’ai maintenant 31 ans, j’ai terminé mes études, etc. J’ai quand même pris le temps d’y réfléchir. C’est une grande perte qui n’est pas terminée. »
“C’était une décision difficile à prendre, mais je pense que c’était le bon moment pour le faire. Des opportunités se sont présentées à moi ces dernières semaines et j’en profite en ce moment », a-t-il expliqué.
Ces opportunités sont venues à la fois du monde de l’enseignement et… du « coaching ».
Un avenir en tant que coach et enseignant
« J’ai obtenu un contrat dans une école maternelle et le soir, on me proposait d’entraîner de jeunes nageurs. Plusieurs personnes me disent depuis des années que je serais un bon entraîneur, alors j’ai pensé qu’il était temps de tenter ma chance lors de cette transition. Je vis ces tests pour voir qui je serai dans les années à venir. »
La triple olympienne a obtenu son diplôme d’enseignante en 2021, mais a mis cette carrière entre parenthèses lors du dernier cycle olympique pour tenter sa chance aux Jeux de Paris 2024. C’est à ce moment-là qu’elle est revenue au Québec : elle est originaire de Pont-Rouge – c’est son pays. la décision a été confirmée.
« À mon retour au Québec, nous cherchions un enseignant pour suppléer aux congés de maladie, alors j’ai sauté sur l’occasion. Je suis très passionnée par la vie et j’avais peur d’avoir des temps morts, des moments où je ne saurais pas trop quoi faire. Là, j’ai eu un mois de novembre plus chargé que jamais ! J’enseigne toute la journée et je coache tous les soirs. J’aime beaucoup faire progresser les jeunes, aussi bien à l’école qu’en piscine. »
Une carrière pleine de hauts et de bas
Katerine Savard a marqué l’histoire de la natation canadienne avec une collection de 34 médailles remportées lors de compétitions internationales étalées sur 11 ans.
Elle a remporté la médaille de bronze au relais 4×200 m libre aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016. La nageuse a également été sacrée championne du monde à quatre reprises avec l’équipe canadienne de relais, en plus d’être médaillée d’or au 100 m papillon. aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro en 2016. Jeux du Commonwealth 2014 à Glasgow, en Écosse.
La même année, Savard a également établi le record canadien avec un temps de 57,27 secondes au 100 mètres papillon.
Pourtant, il y a eu des moments dans sa carrière où elle n’aimait plus nager.
« En 2018. C’est à ce moment-là que j’ai pris une année sabbatique », se souvient-elle. Je suis heureux d’avoir écouté ma tête. Sans cette pause, je n’aurais essayé la natation qu’en 2024. Ces dernières années, j’avais redécouvert cette passion pour ce sport. Cela me fait beaucoup de peine de mettre tout cela de côté, car j’adore ce sport. »
Avec le recul, il aurait souhaité que cet amour et cette fierté soient plus forts tout au long de sa carrière.
« J’ai l’impression qu’en ce moment j’ai plus de regrets ou de doutes que maintenant que ma carrière est terminée. Je regrette aujourd’hui de ne pas avoir apprécié et célébré tous ces moments. Je n’ai pas des dizaines de médailles olympiques, mais ce que je regrette dans mon travail, c’est de ne pas en avoir été fier auparavant. »
Bien préparé pour la suite
Savard s’était bien préparé à cette transition. Celle qui jurait vouloir devenir enseignante avant même d’être athlète a su écouter son entourage qui lui disait d’emblée qu’il y avait bien plus dans la vie que le sport. En effet, il devait y avoir autre chose que nager.
« Mon premier entraîneur avec qui j’ai concouru aux Jeux olympiques, Marc-André Pelletier, au Québec, m’a dit à quel point c’était important d’avoir autre chose, comme mes parents m’ont toujours dit qu’avoir autre chose était important. Je me souviens qu’à l’adolescence, ma mère m’avait « forcé » à avoir une vie sociale et des activités. Je n’en avais pas compris l’importance à l’époque, mais je pense que j’ai une vie plus équilibrée grâce à cela », a-t-il admis.
« Maintenant, en tant qu’enseignant, je sais que tout le monde n’étudie pas en même temps que le sport. Sans grandes études, il y a de quoi faire entre-temps pour avoir autre chose que du sport dans la vie. Aujourd’hui, je quitte la natation, mais lorsque j’intègre un cours, je suis heureuse d’avoir cette nouvelle passion», a résumé Katerine Savard.
Et qui sait, peut-être qu’un jour il se sentira aussi à l’aise en classe qu’un poisson dans l’eau ?