Des contacts étroits se sont développés entre les Houthis du Yémen et le Kremlin ces derniers mois.
Selon une ONG suisse, des rebelles seraient désormais recrutés pour combattre en Ukraine aux côtés des troupes russes.
Une entreprise impliquée dans le trafic d’armes permettrait de les recruter puis de les envoyer au front.
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Guerre en Ukraine : mille jours depuis l’invasion russe
Le Kremlin ne s’arrêtera à aucune frontière pour trouver des soldats pour renforcer le front ukrainien. Après avoir embauché des soldats nord-coréens, l’armée russe aurait utilisé les Houthis du Yémen. Selon Inpact («Enquête avec impact»), une ONG d’investigation suisse, ces derniers se battent par l’intermédiaire d’une entreprise impliquée dans le trafic d’armes.
Selon Lou Osborn, membre de cette ONG, les contrats entre ces mercenaires souvent sans le sou et l’armée russe transitent par une société basée au sultanat d’Oman. Ce dernier serait lié à Abdul-Wali Abdo Hassan Al-Jabri, un parlementaire yéménite aligné sur les Houthis. “Il est impliqué dans le commerce d’armes entre la Russie et les Houthis», a-t-il assuré mercredi, corroborant une enquête menée par Temps financiers ce week-end.
Quelques centaines d’hommes intéressés
Selon l’ONG «certains combattants sont recrutés à Amman, en Jordanie, alors qu’ils travaillent dans des restaurants“et ils manquent d’une véritable expérience militaire.”Dans un premier temps, 10 000 $ sont promis, puis 2 500 $ par mois. Mais à leur arrivée, ils sont accueillis par l’armée russe et sont payés 260 dollars par mois.», dit-il en faisant référence à quelques centaines de personnes. Les combattants transitent par le sultanat d’Oman avant d’être envoyés en Russie. Inpact n’avait pas d’autres informations mardi sur leur éventuelle formation avant leur envoi au front et sur la gestion de la traduction linguistique.
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Invitant l’AFP ce mardi à réagir, les Houthis n’ont pas répondu. “Nous n’avons aucune preuve», a relevé un diplomate ukrainien sous couvert d’anonymat, estimant que les Russes avaient «pas de limites« Seule certitude : les liens entre les rebelles yéménites et Moscou se sont renforcés ces derniers mois.
Washington accuse également Moscou de vouloir fournir des armes aux Houthis, ces rebelles alliés de l’Iran qui perturbent depuis un an le commerce international en attaquant des navires en mer Rouge. Ils disent agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza. En janvier, une délégation officielle des Houthis s’est rendue à Moscou pour discuter de la «Il est nécessaire d’intensifier les efforts pour faire pression” aux États-Unis et à Israël pour qu’ils mettent fin à la guerre dans la bande de Gaza, selon un porte-parole des rebelles. Ce dernier, Mohammed Abdelsalam, avait précisé sur X que sa délégation avait été reçue par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.