Des affrontements sporadiques entre sunnites et chiites dans le nord-ouest du Pakistan, frontalier de l’Afghanistan, a indiqué mercredi à l’AFP un responsable local, après une semaine de violences qui ont fait selon lui 89 morts.
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“Deux personnes ont été tuées à Maqbal”, un village du district de Kourram dans la province montagneuse de Khyber-Pakhtunkhwa, a ajouté ce responsable sous couvert d’anonymat, tout en faisant état de “tirs intermittents dans plusieurs villages”.
Depuis qu’une dizaine d’assaillants ont tiré à vue jeudi sur deux convois de familles chiites sous escorte policière et que les représailles se sont poursuivies par la suite, “89 personnes ont été tuées” à Kourram, assure-t-il.
Depuis juillet, le conflit entre sunnites et chiites a fait près de 170 morts, selon des sources concordantes.
Après quelques semaines de calme, les hostilités entre tribus de convictions différentes, notamment sur des questions foncières, ont repris malgré les trêves décrétées par les conseils tribaux (jirgas).
Depuis samedi, de nouvelles jirgas avaient été convoquées et des responsables provinciaux avaient été dépêchés par hélicoptère depuis Peshawar, la capitale régionale plus à l’est, pour tenter de mettre fin à ce que des milliers de manifestants chiites à travers le pays ont dénoncé comme un « bain de sang ».
Grâce à ces comités, “les communautés sunnites et chiites ont échangé cinq corps et onze otages”, a précisé le responsable alors que la trêve censée permettre ces échanges a été rompue.
“Une grande jirga des tribus a été convoquée pour discuter d’une trêve”, a-t-il poursuivi, assurant qu’aucun accord n’avait été trouvé jusqu’à présent pour une cessation des hostilités.
Régulièrement, les autorités locales se disent incapables de faire face à de telles situations, faute de personnel policier ou administratif, tandis que les gouvernements fédéral et provinciaux peinent à faire respecter la loi face aux codes d’honneur tribaux.