Il a été désigné à l’unanimité par le jury en raison de « son œuvre lyrique d’une qualité indéniable et le dialogue culturel entre les civilisations de l’Orient et de l’Occident. De plus, son œuvre poétique partage le caractère biculturel de celle de Joan Margarit ».
Adonis, le lauréat de cette deuxième édition, est né en Syrie en 1930. Il a cependant construit toute sa carrière littéraire au Liban, où il a remporté le Prix national de poésie en 1974. À seulement 24 ans, il a passé onze mois en prison, accusé d’activités frauduleuses.
Peu de temps après, il fonde la revue Shi’ir (Poésie), qui marque le début de son œuvre et dont l’intensité créatrice est récompensée par de nombreux prix. Les plus récents et prestigieux lui ont été décernés en 2011 : le Prix Goethe, récompensant l’ensemble de sa carrière, et Els Premis International Terenci Moix. Cinq ans plus tard, il reçoit le Sting Dagerman en 2016 et le PEN/Nabokov en 2017.
Son répertoire comprend des œuvres notables de la poésie arabe contemporaine, telles que Chants de Mihyiar le Damas (1961); Livre des métamorphoses et des migrations dans les provinces du jour et de la nuit (1965) ; Tombeau pour New York. Prologue à l’histoire de la tâ’ifa (1971) / Le temps entre les cendres et les roses (1970); et sa collection monumentale divisée en trois volumes The Book (1995, 1998, 2002). De plus, il est un expert en poésie et littérature arabes, comme en témoignent ses essais dans le domaine de la poésie et de la poétique : Introduction à la poésie arabe (1971), Poétique arabe (1985) et Soufisme et surréalisme (2016).
Adonis est considéré comme l’un des pionniers de la poésie arabe moderne. Son œuvre puise ses sources dans la littérature mondiale et reflète son engagement en faveur des droits de l’homme. C’est pourquoi il a été envisagé à plusieurs reprises comme candidat au prix Nobel de littérature.
De son côté, le jury du Prix International de Poésie Joan Margarit a reçu cette année plus de trente candidatures de poètes du monde entier, avec des carrières longues et reconnues internationalement et a décerné à l’unanimité le prix à Adonis en raison de «son œuvre lyrique d’une qualité indéniable et de dialogue culturel entre les civilisations de l’Orient et de l’Occident. De plus, son œuvre poétique partage le caractère biculturel de celle de Joan Margarit.».
Suite à la nouvelle, le poète syrien a déclaré : «C’est un honneur de recevoir ce prix pour deux raisons ; la première est qu’il est célébré en Espagne, une terre créative et diverse, en hommage au grand poète Joan Margarit et parce qu’il contribue, comme il le souhaitait, à créer des ponts entre différentes cultures.»
La cérémonie de remise du Prix international de poésie Joan Margarit 2024 aura lieu à l’automne prochain. La maison d’édition Cama Sol publiera le discours que prononcera le lauréat lors de l’événement, ainsi que des traductions en espagnol, en français et en anglais. Il s’agira d’une édition limitée, qui comprendra des poèmes et des œuvres d’art, qui seront offerts aux personnes impliquées dans la célébration.
Prix International de Poésie Joan Margarit Ce prix annuel récompense l’œuvre de poètes étrangers au parcours international et répond au désir de Joan Margarit de promouvoir des poètes étrangers de prédilection dans ses deux langues, le catalan et l’espagnol. En effet, au cours de sa carrière, il a traduit des œuvres de Thomas Hardy, Rainer Maria Rilke et Elizabeth Bishop, entre autres.
Son jury était composé de Javier Santiso, fondateur de la maison d’édition Cama Sol; Luis García Montero, directeur de l’Institut Cervantes et poète; Héctor Abad Faciolince, écrivain; Ana Santos, ancienne directrice de la Bibliothèque nationale d’Espagne, où se trouve l’héritage de Joan Margarit, et Monica Margarit, fille du poète.
Crédits photo : Adonis DR
