Un plaidoyer pour conclure deux mois d’audiences : lors du procès du RN, la défense de Marine Le Pen tentera mercredi de convaincre le tribunal que la dirigeante d’extrême droite est “innocente” et ne mérite pas “la mort politique”, a-t-elle affirmé dans son avis. de l’accusation.
Dernier des avocats de la défense à défendre, Me Rodolphe Bosselut devra comparaître devant les magistrats à partir de 13h30, pendant environ trois heures.
Comme l’a fait avant lui la défense de 24 autres prévenus (en plus du Rassemblement national jugé personne morale), il va demander la libération de son client, qui n’a cessé de protester depuis l’ouverture du procès contre les adjoints du RN. Les députés n’ont “enfreint aucune règle”.
Sans convaincre le parquet. Dans ses documents il y a deux semaines, le ministère public a requis contre le leader d’extrême droite cinq ans d’emprisonnement, dont deux ans modulables, 300 000 euros d’amende, et surtout cinq ans d’emprisonnement avec exécution provisoire – ce qui serait s’appliquerait immédiatement même en cas de recours, et mettrait en péril ses ambitions pour les élections présidentielles de 2027.
“Très sereine” à l’ouverture du procès le 30 septembre, Marine Le Pen était hors d’elle après les réquisitions. Devant les caméras, à la sortie de la salle d’audience, il a dénoncé les « excès » et les « violences ».
« Je pense que l’intention du parquet est de priver les Français de la possibilité de voter pour qui ils veulent » et de « ruiner le parti » – contre lequel 4 millions d’euros d’amende ont été infligés (dont 2 avec sursis) – ont-ils déclaré. triple candidat à la présidentielle.
Avant d’ajouter le lendemain à la télévision : “ce qu’on demande, c’est ma mort politique”.
La demande d’inéligibilité immédiate a soudainement rendu réelle la possibilité que Marine Le Pen ne se présente pas en 2027, et a surpris tout le monde, suscitant des critiques dans son champ politique et au-delà.
Rien d’autre à ajouter
L’accusation l’avait justifiée par le risque de « récidive » d’un détournement de fonds publics, qui était « récurrent » depuis 12 ans (entre 2004 et 2016) et ne s’était « interrompu » qu’à cause du rapport du Parlement européen, qui estimait son préjudice financier. à 4,5 millions d’euros.
Quant aux prévenus qui ont ouvertement nié l’existence d’un “système” mis en place pour rémunérer des assistants parlementaires “fictifs” avec de l’argent européen, ils n’ont démontré aucun “interrogatoire” lors de l’audience”, a accusé le parquet, soulignant en outre que le parti avait déjà été reconnu coupable de détournement de fonds.
“Nous ne sommes pas ici dans une enceinte politique, mais judiciaire, et la loi, la loi s’applique à tout le monde”, ont conclu les procureurs.
Une mise en examen qui s’apparentait à un « manifeste » politique avec des sanctions « asphyxiantes, éliminatoires », a été étranglée en sa mémoire mardi par l’avocat du Rassemblement national, Me David Dassa Le Deist.
A contre-courant de la tendance du parquet qui, selon lui, “piétine la séparation des pouvoirs”, l’avocat a invité le tribunal à “redécouvrir la portée du droit”. Ce procès, “en raison des réquisitions, est devenu un symbole de l’état de notre démocratie”, a-t-il déclaré.
Le tribunal annoncera la date du prononcé de la peine, dans plusieurs mois, à l’issue de l’audience mercredi.
Avant cela, la présidente Bénédicte de Perthuis donnera une dernière fois la parole aux 25 prévenus, mais cela pourrait être court : nombre d’entre eux se sont déjà exprimés à la fin de la défense de leur avocat pour ne pas avoir à revenir à l’audience.
Et la défense a finalement convaincu l’ancien numéro 2 du FN Bruno Gollnisch de prononcer ses derniers mots mardi (plus d’une heure), plutôt qu’au lendemain de la défense de l’avocat de Marine Le Pen.
Cette dernière a juré mardi en marge de l’audience qu’elle n’aurait “rien d’autre à ajouter” après la défense de son avocat.
(AFP)