Lundi, Valérie Plante, notre mairesse, devait faire une annonce révolutionnaire : la piétonnisation de trois secteurs de la rue Sainte-Catherine Ouest. Oui, rien de moins. Atwater, Concordia et McGill deviendraient des paradis pour les promeneurs accros et les campeurs urbains. A la toute dernière minute, la conférence de presse a été reportée.
Guerre des voitures
Imaginez : commerçants, restaurateurs et citoyens allaient découvrir cette décision lors d’une conférence de presse de la Ville, sans jamais avoir été consultés. Des restaurateurs exaspérés m’ont écrit pour dénoncer ce qu’ils qualifient de coup final porté à un centre-ville déjà épuisé. Mais qu’importe ! À Projet Montréal, les avis des commerçants sont comme les voitures : à éliminer.
Cette piétonisation ne serait après tout qu’un autre chapitre de l’illustre saga de la guerre sainte contre la voiture. Les élus de Projet Montréal, armés de leurs dogmes et de leur idéologie, ont décidé que piétonner = revitaliser. Il suffit aux consommateurs de se convertir au vélo ou aux transports en commun.
Un exemple… à ne pas suivre
Prenons la Plaza St-Hubert, cet exemple de… succès inversé. Piétonne l’été dernier, l’artère a vu ses commerçants fuir l’idée comme la peste. Résultat? Un vote massif contre la piétonnisation pour l’année prochaine. Mais qu’importe ! À Projet Montréal, nous persistons et signons : ce qui ne fonctionne pas doit être répété, et plus grand.
Et désormais, c’est la rue Sainte-Catherine qui est dans leur viseur. La rue commerçante la plus emblématique de Montréal. A l’Est, on en a déjà goûté : des zones piétonnes qui se transforment en quartiers dont le seul dynamisme est assuré par les vendeurs de drogue, les ambulants et les toxicomanes, le tout dans une ambiance post-apocalyptique. S’y promener en plein jour est une aventure. Mais pour nos élus, c’est une Source d’inspiration inépuisable.
Alors, chers citoyens, respirez profondément. Projet Montréal sait ce qui est bon pour vous. Et si ça ne marche pas ? Vous n’avez probablement pas compris leur vision.