Viol aggravé et pédopornographie : 14 ans requis contre Karim S.
Karim S., 40 ans, est visé par deux chefs d’accusation, viol aggravé le 27 juin 2020 et détention d’images pédopornographiques de 2015 à 2020.
« Les vidéos et images montrent des actes de pénétration pénienne de la bouche et du vagin et numériques. Il est l’un des rares accusés pour lesquels des conversations Skype ont été découvertes, confirmant les déclarations de Dominique Pelicot sur les consignes données. Ils démontrent que Karim S a été informé que Gisèle P allait être endormie à son insu.
Il a dit qu’il cherchait une rencontre libertine, il a dit avoir vu la femme en caméra via Skype. Dominique Pelicot lui raconte qu’ils ont pris l’apéritif et qu’elle était un peu ivre, puis qu’elle prenait une pilule. Il a reçu sa confiance de Dominique Pelicot qui s’est présenté comme un médecin à la retraite. Là, il réalisa que quelque chose n’allait pas.
Lors de l’audience, il a déclaré qu’il était clair dès le départ qu’il allait avoir une relation avec une femme endormie. Il
était persuadé que le couple était complice, il ne voulait pas y retourner car ce fantasme était beaucoup trop bizarre pour lui. Les échanges démontrent sans ambiguïté que les faits se sont déroulés à l’insu de Gisèle Pelicot et que l’accusée a été informée qu’elle ne devait pas être réveillée.
« Les images ne suffisent pas et les mots ajoutent un peu de sordidité » souligne le magistrat, rappelant les propos très crus échangés entre les deux hommes.
» Sur le délit de détention d’images pédopornographiques : il explique avoir installé le logiciel pendant le confinement pour obtenir du cannabis. Il existe également des liens où il pense qu’il s’agit uniquement de pornographie adulte.
“Il a créé un dossier dark web où il y a aussi la trace de l’installation d’un logiciel de nettoyage.”
« La sexualité est très présente dans la vie de Karim S., il en accuse les femmes sans se remettre en question. La question du viol est pour lui une rupture totale avec l’image qu’il a de lui-même.
« Il y a chez lui un clivage de l’ego au niveau de la sexualité. Il cherche à exercer un pouvoir sur un objet sexuel passif qu’il peut dominer. Il est à la recherche de son plaisir personnel tout en se souciant peu de la personne qu’il est. Il fait face et fait face aux conséquences de ses actes. Il cherche à donner une image fluide de sa personnalité. Il a payé une caution de 5 000 € et a passé 18 mois en détention provisoire.
« Compte tenu de la nature des faits, de son positionnement et du fait qu’il est accusé du crime de viol et d’un délit qui soulève des questions sur la personnalité de son auteur, je vous demande de le condamner à 14 ans de réclusion criminelle dont six. années de contrôle socio-judiciaire ».