Le vote RN reflète-t-il une vision nostalgique et passéiste de la France ? – .

GÂTEAU YASMINE

PPlus qu’un slogan, c’est une profession de foi. Le célèbre ” Nous sommes à la maison ! “ Le discours lancé systématiquement dans les meetings de Marine Le Pen depuis près de quinze ans résume, en quatre mots, un vote et ses motivations. Il porte en lui la peur de voir son pays et ses traditions ” disparaître “, se voir “submerger” par « l’immigration massive ». Mais, avec 32% d’intentions de vote en faveur des candidats du Rassemblement national (RN) pour le premier tour des élections législatives du 30 juin, cette « insécurité culturelle » Est-ce toujours aussi central pour l’électorat de Le Pen ?

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Depuis plusieurs années, le sentiment de « ne plus être chez soi en France » est majoritaire dans le pays. Ainsi, l’étude annuelle « French Fractures » réalisée par Ipsos-Sopra Steria pour Le monde mesure cette question depuis 2013 : la réponse est toujours supérieure à 60 %. Avec un pic, en octobre 2023, à 64 %. Dans la même étude, 66 % des personnes interrogées estiment également qu’il existe « Trop d’étrangers en France » et 58% pensent que « Les étrangers ne font pas assez d’efforts pour s’intégrer ». De même, 82 % des personnes interrogées pensent que la France est en ” déclin “.

Tous ces indicateurs pointent dans la même direction, celle de l’inquiétude d’être dépossédé de ce que l’on a toujours connu, de voir son pays se transformer à tel point qu’il risque de ne plus exister. « Ce sont des angoisses alimentées par la question de l’immigration. Le passage à la rhétorique de l’exaspération signifie que nous ne sommes plus dans une accusation envers les immigrés qui prendraient des emplois et des aides sociales, mais dans la peur de disparaître. »note Brice Teinturier, directeur général adjoint d’Ipsos.

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Le vote Front national a souvent été présenté comme un vote de contestation sociale, celui des classes populaires oubliées. Si cette dimension est bel et bien présente, notamment dans les zones les plus isolées, loin de l’influence des centres urbains, elle n’explique pas à elle seule les scores lepénistes. Le vote pour le parti nationaliste est polymorphe. Ainsi, le RN a pu créer sa propre offre politique, liant les préoccupations sociales à la question de l’immigration. Ce sont les deux étages de la fusée frontiste depuis près de cinquante ans. Ainsi, lors des législatives de 1978, le parti flamme adopte le slogan : « Un million de chômeurs, c’est un million d’immigrés de trop. » La synthèse était faite, la ligne politique établie. Et elle ne sera jamais abandonnée.

« L’individualisation de la société »

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