Un peu plus de trois semaines après son arrivée sur les plateformes iOS et Android, le Pokémon Pocket TCG, nouveau jeu mobile basé sur l’univers des cartes à collectionner Pokémon, enregistre des résultats financiers et de popularité impressionnants. Avec 120 millions de dollars générés en 21 jours, ce titre surpasse de loin les débuts d’autres applications phares comme Pokémon GO, qui a pourtant marqué l’histoire du jeu mobile en 2016. Selon les données rapportées par AppMagic, Pokémon TCG Pocket a atteint en moyenne 6,4 millions de dollars. de chiffre d’affaires journalier, confirmant un démarrage exceptionnel.
Un modèle économique consolidé
Proposé en téléchargement gratuit avec des options d’achat intégrées, Pokémon TCG Pocket fait partie d’une stratégie de monétisation typique de l’industrie. Les joueurs peuvent acquérir des boosters de cartes virtuelles ou souscrire à un abonnement mensuel d’environ 10 euros pour accéder à des avantages exclusifs. Si la gratuité permet d’attirer un large public, les « God Packs », collections aléatoires de cartes rares, stimulent les dépenses chez les utilisateurs les plus impliqués. Ce modèle semble particulièrement séduire le marché japonais, qui représente 42 % des revenus du jeu, suivi par les États-Unis (28 %).
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– Illustration du jeu Pokémon Go
Les inégalités de revenus entre plateformes sont également frappantes. Même si les téléchargements ont été plus nombreux sur Android (4,2 millions contre 3,3 millions sur iOS), c’est (sans surprise) l’écosystème Apple qui génère la majorité des revenus, avec plus de 10,5 millions de dollars contre 1,6 million sur Google Play. Cette tendance reflète le comportement des joueurs sur iOS, qui sont souvent plus enclins à investir dans des contenus payants.
Popularité mondiale mais disparités régionales
Le succès du Pokémon Pocket TCG s’étend sur de nombreux marchés, mais la répartition des revenus et des téléchargements met en évidence les disparités géographiques. Alors que les joueurs japonais dominent en termes de dépenses, avec un revenu moyen par téléchargement (RPD) atteignant près de 12 dollars, les États-Unis enregistrent le plus grand nombre de téléchargements individuels au monde (29 %), devant le Brésil et le Mexique.
Cette propension à dépenser plus en Asie est également révélatrice des habitudes locales, où les jeux de cartes à collectionner, physiques ou numériques, occupent une place importante dans la culture ludique. En Occident, les pratiques se concentrent davantage sur les mécaniques de jeu gratuites, même si une partie importante des utilisateurs effectue occasionnellement des achats pour enrichir leur collection.
Les défis pour pérenniser le succès
Malgré des débuts prometteurs, des questions demeurent quant à la capacité du Pokémon Pocket TCG à maintenir cet élan sur le long terme. Michael Pachter, analyste chez Wedbush Securities, souligne le défi de retenir les opérateurs dans un secteur hautement compétitif où l’attractivité initiale peut rapidement s’estomper. « Il est peu probable que le jeu atteigne la taille de Pokémon GO, qui génère environ 1 milliard de dollars par an », commente-t-il.
Pour relever ces défis, les développeurs ont déjà prévu de nouvelles fonctionnalités, comme un système d’échange de cartes et des événements réguliers, afin de maintenir l’intérêt des joueurs. DeNA, qui a co-développé l’application avec The Pokémon Company, pourrait également tirer parti du calendrier saisonnier et des mises à jour pour accroître l’engagement de la communauté.
Dans le même temps, les retours des utilisateurs indiquent une certaine satisfaction quant à l’équilibre entre achats optionnels et expérience de jeu gratuite, un point clé pour consolider une base de joueurs pérenne dans un marché souvent critiqué pour ses pratiques agressives.
Pokémon TCG Pocket incarne ainsi une nouvelle étape dans la stratégie de diversification de The Pokémon Company, qui continue d’explorer des formats innovants pour séduire un public toujours plus large. Reste à savoir si cet engouement durera et rivalisera avec les précédents succès de la franchise.
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