Sécheresse persistante, mort de vergers, lourdeur administrative, remplacement des cultures… les raisons de la colère dans les Pyrénées-Orientales

Sécheresse persistante, mort de vergers, lourdeur administrative, remplacement des cultures… les raisons de la colère dans les Pyrénées-Orientales
Sécheresse persistante, mort de vergers, lourdeur administrative, remplacement des cultures… les raisons de la colère dans les Pyrénées-Orientales

Ce mardi 26 novembre 2024, la grogne agricole a élu domicile aux portes de Perpignan, à Pollestres et à Thuir avant de converger en un « convoi funéraire » de plusieurs dizaines de tracteurs vers la Maison de l’agriculture puis depuis la préfecture jusqu’à tôt le matin. l’après-midi, où ont été faites des annonces sur la gestion de l’eau et l’exonération des taxes foncières. Une rencontre qui n’aura pas répondu aux attentes des agriculteurs catalans. Conduisant à une intensification du mouvement de mécontentement jusqu’au soir au péage sud avec un feu de colère. Comme le temps des négociations ne s’arrête pas avec cette manifestation, d’autres mouvements pourraient s’organiser dans les temps à venir.

Et les panneaux d’entrée des communes valsaient dans la Basse à Perpignan, sous les fenêtres de la préfecture. Ce mobilier urbain retiré par les agriculteurs des Pyrénées-Orientales pour faire connaître à la région le désarroi dans lequel ils sont coincés. Ce mardi 26 novembre 2024, ce nouveau geste de colère n’était qu’une étape dans la journée de revendications et de mécontentement de ces hommes et femmes qui travaillent ardemment chaque jour la terre pour soutenir la population locale. Lesquels, en plus d’être assommés par une sécheresse qui dure depuis des années, sont incapables (ou très peu) d’obtenir les aides attendues du pouvoir de l’État. Alors que les maux sont légion.

Depuis deux ans faute d’eau, mes rendements de vigne ont diminué de moitié

Au lever du jour, juchée sur son tracteur devant le parc des expositions d’où part l’un des cortèges de tracteurs participant à la manifestation, nul ne sait si c’est le soleil ou la lueur d’espoir qui illumine le regard de Valentine, 27 ans. ancien, agriculteur à Saint-Nazaire. « Mon grand-père, qui protestait toujours haut et fort, m’a déconseillé de faire ce métier. Mais c’est dommage qu’il ne m’ait pas vu travailler ses terres avant de nous quitter. »» partage cette jeune maman, quatrième génération de la famille Cambres à vivre du maraîchage.

« Nos vergers font partie de nos vies. C’est terrible quand on les voit mourir. Alors aujourd’hui, la coupe est pleine”prévient-elle. Parce que « l’accès à l’eau est problématique à cause de la sécheresse », « le bio est trop compliqué à produire et à commercialiser », « les produits phytopharmaceutiques sont supprimés et non remplacés » : « Comment peut-on encore produire ? « Depuis deux ans, à cause du manque d’eau, mes rendements en vigne ont diminué de moitié. S’il ne pleut pas cet hiver, sera-t-il récupérable ? Ou même durable ? demande Joan, vigneronne et arboriculteur à Pollestres. Il en va de la survie économique de ma structure, et de mon métier.» « Nous venons de faire une toute petite récolte, témoigne Alain, vigneron à Tarerach. Si aucune mesure n’est prise, comment pouvons-nous faire tourner notre personnel et le payer ? Nous avons la responsabilité de soutenir les familles.

Nous travaillons avec deux secrétaires à temps plein. Pour les papiers, les factures, c’est fou

Aux Cambres, la situation veut que l’adaptation des cultures soit indispensable : « Mon père, Alain, a arrêté de faire des salades alors qu’il avait bâti sa carrière là-dessus. Les travaux sont colossaux en hiver. Nous les avons remplacés par des artichauts. C’est compliqué, mais ça marche. Abricot, « Cela diminue. Même si c’est souvent ici une culture phare. Comme nous avons du mal à trouver de la main d’œuvre pour les récolter, nous comptons sur les amandes et la mécanisation pour les cueillir. »

L’aspect administratif pèse aussi sur le quotidien de Valentine : « Ce travail annexe est très lourd et très long. A la maison, je travaille aussi avec ma sœur Andréa, nous travaillons avec deux secrétaires à temps plein. Pour les papiers, les factures, c’est fou. Il y a des contrôles sans arrêt. Sans parler des paiements différés, des avances aux récoltes. Il nous faut du cash pour ça ! Quant à la réglementation, elle doit trouver un juste milieu, même si oui, il y a de la main d’œuvre. du travail moins cher ailleurs, et oui, certains produits ne peuvent pas être fabriqués en .

Valentine, en charge de la préparation et du traitement des terrains, mais également en contact avec les clients et les comptables, met en avant « le sérieux du travail des producteurs et la qualité des produits. » Plus « Il faut qu’il suive. Tout ce que nous voulons, c’est vivre de notre métier.

 
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