L’ancien chef du Parti communiste français et candidat à l’élection présidentielle de 1988, André Lajoinie, est décédé, a annoncé mardi sur X l’actuel secrétaire national du PCF Fabien Roussel.
“Immense tristesse à l’annonce du décès d’André Lajoinie (…) Nous perdons un homme d’une grande humanité” lui a rendu hommage Fabien Roussel sur le réseau social, saluant “ses combats pour les classes populaires, pour son territoire, pour la France”. .
Né le 26 décembre 1929, André Lajoinie, fils d’agriculteurs corréziens, a incarné l’homme de l’appareil dévoué à son parti pendant plus d’un demi-siècle.
« Un fier défenseur de la classe ouvrière »
Fils d’une famille de paysans pauvres, contraint d’abandonner l’école après avoir obtenu son diplôme pour aider aux champs, André Lajoinie défendait « une agriculture à dominante familiale, avec des structures à taille humaine ».
« Fils d’agriculteurs, il avait au plus profond de son cœur l’amour des gens. Député, leader du PCF, André était un farouche défenseur de la classe ouvrière », écrit le porte-parole du parti Ian Brossat dans X.
André Lajoinie était « une figure de la gauche engagée, celle des militants qui donnent tout pour ce en quoi ils croient. Pensées respectueuses pour sa famille et ses compagnons”, a ajouté le député PS Emmanuel Grégoire.
André Lajoinie rejoint les Jeunes Communistes (JC) après la guerre, en 1946.
Un petit 6,76% à l’élection présidentielle de 1988
Militant pur et intransigeant, grièvement blessé en 1958 lors d’une manifestation contre la guerre d’Algérie, il suit un parcours très classique : école centrale du parti (1964), école exécutive de Moscou (1967), entrée au Comité central en 1972 et à la présidence en 1976.
La consécration intervient en 1982, avec son entrée au secrétariat du parti, alors dirigé par Georges Marchais.
Aux élections présidentielles de 1988, André Lajoinie mène la difficile bataille contre le candidat présidentiel François Mitterrand et obtient un petit 6,76 %, ce qui garantit à son parti le remboursement des dépenses électorales.
Ce spécialiste des questions agricoles a ensuite été député de l’Allier de 1978 à 1993, puis réélu en 1997. Il jette l’éponge en 2002, à l’âge de 72 ans, et décide de ne pas se représenter.
L’ancien président François Hollande a pour sa part salué “sa mémoire” et son engagement “en faveur de la justice sociale et de l’agriculture familiale”.