panique parmi les démocrates après le débat désastreux du président

panique parmi les démocrates après le débat désastreux du président
panique parmi les démocrates après le débat désastreux du président

Joe Biden avait hier soir une mission et une seule : rassurer ses électeurs sur le fait qu’il avait la vitalité nécessaire pour mener à bien un second mandat, malgré ses 81 ans. Il a prouvé le contraire. Et c’était parfois difficile à regarder. D’entrée de jeu, le débat, qui a commencé sans poignées de main entre les rivaux, a mal démarré. C’était à son tour de parler en premier, sur l’inflation, et sa réponse a été une longue et ennuyeuse liste de justifications et de promesses, allant jusqu’à un très hypothétique plafonnement des loyers. Mais le plus marquant, c’était sa voix voilée, fatiguée, parfois difficile à entendre.

La faute à un rhume, s’est empressé de dire son équipe, alors que les premières réactions inquiètes fleurissaient sur la toile. Mais au bout de douze minutes, le pire s’est produit : Biden a trébuché en répondant à une question sur la colossale dette publique du pays. Il a commencé à expliquer qu’il allait résoudre le problème en faisant payer les riches, puis s’est arrêté parce qu’il avait perdu le fil de sa pensée. Silence à l’antenne. Regarder dans l’espace. Un moment de grande gêne. Donald Trump, qui l’ignorait ouvertement depuis le début, a même semblé surpris : il lui a jeté un coup d’œil, comme pour voir s’il était encore en vie. Biden a terminé sa phrase mais personne n’a compris son raisonnement. Trump a poursuivi. Bouche entrouverte, le président était figé. L’expression de son visage était celle d’un homme qui savait qu’il avait vécu le moment d’absence qu’il redoutait tant, devant des millions de téléspectateurs.

« J’ai vu ton swing ! » : quand les deux hommes se disputent… le golf

Et Trump s’en est ensuite donné à cœur joie. A une question sur la crise migratoire, Biden l’a accusé d’avoir saboté sa loi sur l’immigration, puis il a bégayé en annonçant l’embauche d’agents des douanes et des frontières pour traiter les demandes d’asile. « Je n’ai rien compris à la fin de sa phrase et je pense que lui non plus », a déclaré l’ancien président. Plus tard, Trump, interrogé sur son âge – 78 ans – s’est vanté d’avoir remporté deux tournois de golf récemment « et il faut être très en forme pour faire ça ». Ce fut le seul moment léger de ce débat très tendu où la haine mutuelle des deux hommes était visible.

Biden a alors tenté de le tacler en lui disant que lorsqu’il était vice-président, il était un excellent golfeur, « avec un handicap de 6 ». Trump, connu pour bien jouer et pratiquer souvent ce sport, a alors éclaté de rire. « C’est le plus gros mensonge de la soirée. J’ai vu ton swing », lui a-t-il lancé en secouant la tête et en levant les yeux au ciel. Biden a alors insisté, évoquant cette fois un « handicap de 8 » (moins bon, donc). « Ne nous comportons pas comme des enfants », a alors lancé Trump, pour clore le débat. Le genre de pique qu’on attendait de Biden, qui était censé être « l’adulte dans la salle » hier, mais qui n’était que l’ombre de lui-même.

Absent, Biden ne réagit même pas lorsque Trump évoque les avortements… « après la naissance »

Pour préparer ce débat, Joe Biden s’est enfermé pendant cinq jours à Camp David, la retraite présidentielle, disparaissant des écrans radar. Une de ses habitudes : à chaque grande occasion, il prend son temps pour arriver prêt. D’habitude ça marche : ce fut le cas lors de son discours réussi sur l’état de l’Union où il s’est montré en forme, en attaque, énergique. Hier soir, au contraire, il semblait trop préparé, la tête remplie de chiffres et de faits dans lesquels il semblait se noyer, de formules toutes faites censées faire mouche mais qui tombaient à plat.

Le reste après cette annonce

Il est ainsi apparu rigide, académique parfois, et surtout incompréhensible, incapable de tirer ses coups sur des sujets qui lui étaient faciles, comme l’avortement, sur lequel il n’a pas réussi à mettre Trump en difficulté. Le candidat républicain a pu accuser les démocrates de tolérer les avortements « après la naissance », une énormité que Biden n’a même pas évoquée. Le président a promis qu’il « rétablirait l’amendement Roe v. Wade » (qui garantissait l’avortement dans tout le pays jusqu’à son abrogation en 2022) alors que tous les Américains savent qu’il n’a pas le pouvoir de le faire ; c’est la responsabilité de la Cour suprême, actuellement dominée par une majorité conservatrice.

Et même lors de sa déclaration de clôture du débat, Joe Biden a trébuché. Au lieu de présenter sa vision de l’Amérique de demain, il a commencé par annoncer une grande réforme fiscale en faveur des classes moyennes, ce qui lui a semblé particulièrement déroutant. Puis il a vanté ses mesures qui ont permis de renforcer Medicare (couverture santé des plus de 65 ans), un clin d’œil à l’électorat senior où il était autrefois populaire, mais il a bégayé et personne n’a rien compris.

Chute immédiate dans les sondages et appels au retrait

Il fallait voir les têtes des commentateurs de CNN juste après le débat. “Il a beaucoup déçu ce soir”, a reconnu son ancienne porte-parole Kate Bedingfield. “J’aime Joe Biden, j’ai travaillé pour lui, et c’était douloureux”, a déploré Van Jones, commentateur politique et militant des droits civiques. En fin de soirée, un premier sondage de CNN est sorti : la popularité du président s’effondre de 37% (avant le débat) à 31% tandis que celle de Trump passe de 40% à 43%.

Sur la toile, les appels au retrait se multipliaient : « De nombreux dirigeants du Parti démocrate paniquent », a constaté le commentateur John King. Beaucoup s’interrogent désormais sur un plan B, une alternative à Biden. Mais ce ne sera pas facile. Il est déjà le candidat « présumé » de son parti et devrait en principe être intronisé à la mi-août lors de la convention démocrate. De son côté, le président semble déterminé à poursuivre sur sa lancée. Vers minuit, il est apparu, tout sourire, accompagné de Jill, la première dame, à une « Watch Party », une soirée démocrate dédiée à regarder le débat, sous les acclamations des militants. Faire comme si de rien n’était : tel semble être le cap, qui sera très difficile à maintenir jusqu’à l’élection présidentielle du 5 novembre.

 
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