Les prix du pétrole commencent la semaine en baisse. Vers 11h30 heure de Paris (10h30 GMT), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, perdait 0,47%, à 74,82 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, gagne quant à lui 0,58% mais s’affiche à un niveau bien inférieur, à 70,83 dollars.
Le Brent reste ainsi proche de son plus haut depuis l’élection américaine. Cela est dû à l’escalade de la guerre entre la Russie et l’Ukraine la semaine dernière. Les tensions ont été ravivées par l’autorisation accordée à Kiev par les États-Unis d’utiliser des missiles américains à longue portée sur le territoire russe. Cela a provoqué une hausse des prix du pétrole.
Il n’en demeure pas moins que le marché pétrolier envisage actuellement cette escalade du conflit, tout comme celui concernant celui du Moyen-Orient, « comme phénomènes de support temporaire » aux prix du pétrole, selon Tamas Varga, analyste chez PVM.
L’ombre de Trump
L’indécision des investisseurs s’explique plutôt par le fait que l’offre mondiale hors OPEP+ (l’organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés) devrait dépasser la demande l’année prochaine, selon les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie. Énergie (AIE). « Environ 1,1 million de barils par jour »rappelle Kartik Selvaraju, analyste chez Rystad Energy.
Pétrole : l’AIE confirme anticiper une période de surproduction à partir de 2025
Notamment à cause du retour au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis. Le républicain étant un ardent défenseur des énergies fossiles, le marché s’attend à des conditions favorables pour les compagnies pétrolières américaines. Ce qui conduirait à une production encore plus abondante du pays de l’Oncle Sam.
Scott Bessent, possible secrétaire au Trésor américain dans l’administration Trump, a également indiqué Le journal Wall Street sa volonté d’augmenter la production de 3 millions de barils par jour. L’AIE s’attend donc à ce que les États-Unis soient le principal contributeur à l’augmentation de l’offre en provenance des pays non membres de l’OPEP+.
Décision cruciale de l’OPEP+
Et cet excédent pourrait être encore plus prononcé. L’OPEP+ se réunit effectivement dimanche et pourrait « mettre en œuvre ses plans pour rétablir la production précédemment interrompue »a déclaré vendredi John Plassard, analyste chez Mirabaud. Pour rappel, début novembre, huit membres de l’organisation, dont l’Arabie saoudite et la Russie, avaient annoncé une prolongation de leurs réductions de production pétrolière jusqu’à fin décembre.
Pétrole : huit membres de l’OPEP+ prolongent leurs réductions de production jusqu’à fin décembre
Cette décision a été prise afin de maintenir un niveau de prix relativement élevé et de ne pas inonder le marché pétrolier. « Ce que vise l’OPEP, c’est un prix autour de 80 à 90 dollars le baril : au-dessus de 90, cela permettrait de faire plus rapidement la transition énergétique et en dessous de 80, ce ne serait pas le cas. “n’équilibrent pas leurs comptes”, Thierry Bros, expert en énergie et professeur à Sciences Po, l’expliquait récemment à La Tribune. Pour le moment, « le consensus est sur la poursuite des réductions » de 2,2 millions de barils, précise Kartik Selvaraju.
Toutefois, si l’organisation revient sur cette décision, les conséquences pourraient être importantes. Il y aurait alors un risque « une offre excédentaire massive » de pétrole l’année prochaine, “ce qui devrait entraîner une baisse significative des prix”a rappelé Barbara Lambrecht de la Commerzbank dans une note. Fin du suspense dans six jours.
(Avec l’AFP)