Borrell appelle à un cessez-le-feu au Liban, 160 projectiles tirés par le Hezbollah vers Israël

Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a appelé dimanche à Beyrouth à un « cessez-le-feu immédiat » dans la guerre entre Israël et le Hezbollah, au moment où le mouvement libanais tirait 160 projectiles vers le territoire israélien.

Au lendemain d’une journée de bombardements israéliens particulièrement meurtriers au Liban, qui ont principalement visé le cœur de Beyrouth, le Hezbollah a annoncé dimanche plusieurs attaques de drones et de missiles contre des cibles et des bases militaires dans la région de Tel-Aviv et dans le sud d’Israël.

En Israël, des sirènes d’alerte ont retenti dans plusieurs régions, notamment dans la grande banlieue de Tel-Aviv, a indiqué l’armée, faisant état de 160 projectiles tirés depuis le Liban voisin, dont certains ont été interceptés. Des dégâts ont été constatés à Petah Tikva.

De son côté, l’armée libanaise, qui n’est pas impliquée dans cette guerre, a annoncé qu’un de ses soldats avait été tué et 18 blessés lors d’une attaque israélienne contre sa position au sud du Liban, fief du Hezbollah. limitrophe du nord d’Israël.

© PARLEMENT LIBANAIS/AFP

Une photo fournie par le service de presse du Parlement libanais le 24 novembre 2024 montre le président du Parlement Nabih Berri (D) rencontrant le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borell, à Beyrouth.

“Nous ne voyons qu’une seule voie possible : un cessez-le-feu immédiat et la pleine mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU”, a déclaré Borrell après son entretien avec le Premier ministre Najib. Mikati et le président du Parlement Nabih Berri.

« Au bord de l’effondrement »

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Des habitants de Petah Tikva, près de Tel Aviv, inspectent les dégâts causés par des roquettes tirées depuis le Liban, le 24 novembre 2024

La résolution 1701, qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, stipule que seules l’armée libanaise et les casques bleus de l’ONU seront déployés à la frontière sud du Liban. Cela implique un retrait du Hezbollah, mais aussi celui des soldats israéliens qui y mènent une offensive terrestre depuis le 30 septembre.

Israël affirme vouloir mettre hors de danger le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, alliés de l’Iran, son ennemi. Il s’est engagé à détruire le Hamas après l’attaque sans précédent de ce mouvement islamiste sur son sol le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, et cherche à stopper les tirs de roquettes du Hezbollah sur son territoire.

Le 8 octobre 2023, le Hezbollah ouvre un « front de soutien » à son allié palestinien, cible d’une offensive de représailles israélienne à Gaza.

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Des habitants inspectent les dégâts après le tir de roquettes depuis le Liban, à Petah Tikva, près de Tel Aviv, le 24 novembre 2024.

Après un an de violences transfrontalières et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, Israël a déplacé le cœur de ses opérations au Liban en lançant dès le 23 septembre une intense campagne de bombardements sur les bastions du Hezbollah.

“Nous devons faire pression sur le gouvernement israélien et maintenir la pression sur le Hezbollah pour qu’il accepte la proposition américaine de cessez-le-feu”, a déclaré Borrell, soulignant que l’UE était prête à fournir 200 millions d’euros pour aider à renforcer l’armée libanaise.

« Rejet du cessez-le-feu »

La proposition en 13 points, appelant à une trêve de 60 jours et au déploiement de l’armée dans le sud du Liban, a été discutée par l’envoyé américain Amos Hochstein qui a fait la navette plus tôt cette semaine entre le Liban et Israël.

Mais aucun résultat n’a été annoncé et le rythme des frappes israéliennes, principalement contre les bastions du Hezbollah au Liban, s’est accéléré après sa mission.

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Des manifestants brandissent des pancartes lors d’un rassemblement antigouvernemental exigeant une action pour la libération des Israéliens retenus en otages à Gaza, devant le ministère de la Défense à Tel Aviv, le 23 novembre 2024.

« En septembre, je suis venu et j’espérais toujours que nous pourrions empêcher une guerre ouverte d’Israël contre le Liban. Deux mois plus tard, le Liban est au bord de l’effondrement », a ajouté M. Borrell.

Pour M. Mikati, “le ciblage direct par l’ennemi israélien d’une position de l’armée (libanaise) est un message direct et sanglant de rejet de tous les efforts visant à parvenir à un cessez-le-feu”.

Au moins 11 morts à Gaza

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Hossam Abou Safiyeh, directeur de l’hôpital Kamal Adwan, blessé après une frappe israélienne qui, selon la défense civile locale, a frappé l’établissement de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 23 novembre 2024.

Sur le front sud d’Israël, dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, 11 Palestiniens ont été tués lors de frappes israéliennes, selon la Défense civile locale.

Le directeur de l’hôpital Kamel Adwan, Hossam Abou Safiyeh, a été grièvement blessé lors d’une attaque nocturne de drone contre l’établissement au nord du territoire palestinien, selon la même Source.

Cet hôpital est l’un des derniers à fonctionner encore partiellement dans le territoire palestinien en proie à une catastrophe humanitaire.

Considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, deux ans après le retrait d’Israël de ce territoire qu’il a occupé pendant 38 ans.

En réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive militaire dévastatrice à Gaza qui a fait au moins 44 211 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

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Des enfants palestiniens déplacés se tiennent sur des sacs de sable utilisés pour protéger les tentes des inondations, à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 24 novembre 2024.

L’attaque du 7 octobre a fait 1.206 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, dont des otages tués ou morts en captivité. Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées, dont 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.

 
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