Les électeurs de la ville suisse de Bâle ont approuvé un financement de près de 40 millions d’euros pour accueillir le spectacle télévisé annuel de l’Eurovision dans leur ville.
Ils craignaient que la fête ne soit moins belle. Les électeurs de la ville suisse de Bâle ont approuvé dimanche 24 novembre à une écrasante majorité le financement de près de 40 millions d’euros pour l’accueil dans leur ville de l’émission télévisée annuelle de l’Eurovision, qui promet donc, pour son édition 2025, d’avoir lieu avec tout son faste habituel.
Les résultats provisoires du vote montrent que 66,4% des électeurs de cette ville du nord de la Suisse sont favorables à l’utilisation de l’argent des contribuables à hauteur de 34,96 millions de francs suisses (37,4 millions d’euros) pour accueillir le spectacle. Sans le financement de la ville hôte, l’événement télévisé, qui attire un énorme public mondial, aurait été considérablement tronqué.
La Suisse a remporté l’Eurovision 2024 en Suède grâce à la victoire de l’artiste non binaire Nemo et doit accueillir l’édition 2025 en mai dans cette ville rhénane, à la frontière de la France et de l’Allemagne. Les autorités espèrent 60 millions de francs de bénéfices immédiats.
“Déchets”
Mais l’Union fédérale démocratique (UDF), petit parti défendant des “valeurs chrétiennes intemporelles”, avait lancé un référendum pour dénoncer un “véritable gaspillage” de l’argent public. Le parti, qualifié d’ultra-conservateur par la presse suisse, avait également avancé des arguments sécuritaires et moraux.
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En cas de refus de la contribution de la ville, l’événement prévu sur dix jours aurait été réduit “à un grand show télévisé le samedi soir”, sans organisation d’événements publics en dehors de la scène principale, a prévenu le responsable de la communication de l’Eurovision 2025. , Edi Estermann, à l’AFP.
« Nous sommes une ville d’art, de beaux-arts, mais aussi de musique. C’est toujours très important pour notre ville», a soutenu Andrea Strahm, avocate et députée au parlement bâlois, interrogée par l’AFP.
Infrastructures
Les électeurs de toute la Suisse doivent également décider s’ils approuvent ou non l’expansion des autoroutes du pays ainsi que les pouvoirs accordés aux propriétaires fonciers, les premiers résultats montrant que le vote devrait être serré.
Le gouvernement et le Parlement ont l’intention d’éliminer les goulots d’étranglement sur six tronçons d’autoroute, le trafic ayant plus que doublé sur les routes nationales depuis 1990.
Une alliance d’une cinquantaine d’organisations, soutenue par des partis de gauche et écologistes, a lancé un référendum contre ces projets, jugés trop coûteux et générant encore plus de trafic, selon elles. Le gouvernement a promis des mesures pour compenser les atteintes à la nature, comme le reboisement des forêts ou la création d’étangs pour les amphibiens.
Les coûts des projets – élargissement de tronçons d’autoroutes, construction du « tunnel du Rhin » à Bâle et de nouveaux tunnels à Schaffhouse et Saint-Gall – sont estimés à 4,9 milliards de francs suisses (5,26 milliards d’euros).
“C’est tous ces milliards que nous ne pourrons pas investir dans d’autres solutions, d’autres moyens de transport plus écologiques et aussi plus efficaces”, Angela Zimmermann, chargée de campagne de l’association du trafic actif.
Réguler les locations
Les Suisses – dont près de 60% sont locataires – votent également sur deux propositions distinctes visant à donner aux propriétaires plus de flexibilité pour résilier un bail et limiter la sous-location. Les nouvelles règles édictées par le Parlement visent à prévenir les abus en matière de sous-location, fréquents en Suisse. L’issue du vote semble incertaine, tant les sondages sont partagés.
En revanche, ils témoignent d’un rejet de la réglementation autorisant les propriétaires à résilier les baux des locataires pour des raisons personnelles même si ce besoin n’est pas urgent. Une importante association de locataires (Asloca) a lancé un double référendum contre ces « attaques directes contre les maigres mécanismes de protection des locataires du droit du bail ».
Asloca « s’oppose fermement à cette attaque du lobby immobilier visant à chasser les locataires pour qu’ils louent plus cher. En facilitant les résiliations de baux, les loyers vont exploser, puisqu’à chaque changement de locataires, le bailleur peut augmenter le loyer”, a-t-elle soutenu.