«Nous allons gagner», affirme avec assurance la grande organisatrice de la campagne du démocrate de 81 ans, Jen O’Malley Dillon, dans une rare interview publiée lundi par le site Puck News.
Elle reconnaît toutefois que l’élection s’annonce « très serrée ».
Joe Biden a repris des couleurs dans les intentions de vote à l’échelle nationale, notamment depuis un verdict de culpabilité prononcé à New York contre son adversaire, mais le républicain de 78 ans semble tenir la corde dans plusieurs Etats clés.
Les démocrates espèrent que l’affrontement d’une heure et demie prévu à Atlanta (Géorgie), devant les caméras de CNN, mettra en lumière le contraste entre un Joe Biden certes peu charismatique mais raisonnable et compétent, et un prédécesseur multi-inculpé et capricieux. et sujet à de fausses digressions.
C’est d’ailleurs le démocrate qui a pris l’initiative de cet affrontement précoce, en s’affranchissant des procédures et règles habituelles. Le premier débat présidentiel a généralement lieu à l’automne, après les conventions d’investiture républicaine et démocrate.
La rencontre devrait être très tendue, entre deux hommes qui n’ont que du mépris l’un pour l’autre, mais qui se sont mis d’accord sur des règles strictes.
Coupe du micro
Par exemple, le micro de celui qui ne parle pas sera coupé jeudi soir, afin d’éviter la même bagarre que le premier débat entre Donald Trump et Joe Biden il y a quatre ans.
Le milliardaire “est concentré sur la vengeance” après sa défaite à l’élection présidentielle de 2020 qu’il n’a jamais concédée, “et il n’a aucun programme pour aider la classe moyenne”, affirme le narrateur d’une courte vidéo de campagne du président démocrate, publiée mardi. .
Le président octogénaire, qui a perdu sa prestance physique et son aisance orale depuis 2020, devra rassurer une Amérique rebutée par son âge, alors qu’il n’a que trois ans de plus que Donald Trump.
Le camp Biden a enregistré mercredi le ralliement officiel d’un ancien élu républicain farouchement opposé à Donald Trump, Adam Kinzinger, pour qui l’ancien président est “une menace directe pour toutes les valeurs fondamentales”.
Le camp Trump n’est évidemment pas en reste, même s’il ne fait plus aussi bravade qu’il y a quelques semaines, lorsque Donald Trump promettait en substance de ne faire qu’une bouchée de celui qu’il surnomme « Sleepy Joe » (« Joe endormi »).
Les partisans du républicain savent que cette stratégie de diffamation pourrait se retourner contre eux, puisque même une performance moyenne de l’actuel président jeudi pourrait être considérée comme une victoire.
Se doper
“Dans les médias, beaucoup sont déjà prêts à remettre un trophée à Joe Biden s’il parvient à tenir debout 90 minutes”, a déclaré mardi Jason Miller, l’un des animateurs de la campagne républicaine. Il prévient les conservateurs que Donald Trump affrontera jeudi un candidat, retranché depuis vendredi soir auprès de ses conseillers, qui sera « prêt ».
L’ancien président laisse même entendre que son rival sera « dopé » avant de se présenter devant les caméras.
Donald Trump entend lui expliquer à Atlanta “comment il nous remet sur le bon chemin en matière d’inflation, comment il sécurise notre frontière sud, comment il met fin aux guerres sans fin (dans le monde) et assainit nos villes”, “, a déclaré Jason Miller.
Jusqu’à présent, cette élection présidentielle, qui oppose deux visions radicalement différentes de l’Amérique, n’a pas suscité un intérêt débordant chez les électeurs, qui connaissent parfaitement les deux protagonistes.
Selon un sondage publié mercredi par l’agence Associated Press en coopération avec l’Université de Chicago, 57% des Américains comptent suivre le débat de près ou de loin.
Mais ils se disent aussi, dans des proportions similaires, déçus du choix qui leur est proposé : 56 % sont mécontents de voir Joe Biden comme candidat, et 55 % ressentent la même chose à propos de Donald Trump.
Un deuxième débat, organisé par la chaîne ABC, est prévu en septembre.
