Au lendemain d’une journée de bombardements israéliens particulièrement meurtriers au Liban, qui ont principalement visé le cœur de Beyrouth, le Hezbollah a indiqué dimanche avoir tiré des drones et des missiles contre des cibles militaires à Tel-Aviv et dans le sud d’Israël. .
En Israël, des sirènes d’alerte aux roquettes ont retenti dans le nord et le centre du pays, notamment dans la grande banlieue de Tel-Aviv, a indiqué l’armée, faisant état de dizaines de projectiles tirés depuis le Liban voisin, dont certains ont été interceptés.
De son côté, l’armée libanaise a annoncé qu’un de ses soldats avait été tué et 18 autres blessés, certains grièvement, lors d’une attaque israélienne contre sa position au sud du Liban, fief du Hezbollah frontalier du nord d’Israël. .
“Nous ne voyons qu’une seule voie possible : un cessez-le-feu immédiat et la pleine mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU”, a déclaré Borrell après son entretien avec le Premier ministre Najib. Mikati et le président du Parlement Nabih Berri.
– « Au bord de l’effondrement » –
La résolution 1701, qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, stipule que seules l’armée libanaise et les casques bleus de l’ONU seront déployés à la frontière sud du Liban. Cela implique un retrait du Hezbollah, mais aussi celui des soldats israéliens qui y mènent une offensive terrestre depuis le 30 septembre.
« Nous devons faire pression sur le gouvernement israélien et maintenir la pression sur le Hezbollah pour qu’il accepte la proposition de cessez-le-feu américaine », a déclaré Borrell.
La proposition en 13 points, appelant à une trêve de 60 jours et au déploiement de l’armée dans le sud du Liban, a été discutée par l’envoyé américain Amos Hochstein qui a fait la navette plus tôt cette semaine entre le Liban et Israël.
Mais aucun résultat n’a été annoncé et le rythme des frappes israéliennes, principalement contre les bastions du Hezbollah au Liban, s’est accéléré après sa mission.
« En septembre, je suis venu et j’espérais toujours que nous pourrions empêcher une guerre ouverte d’Israël contre le Liban. Deux mois plus tard, le Liban est au bord de l’effondrement », a ajouté M. Borrell.
– « Ne traînez pas la Syrie » –
Israël affirme vouloir mettre hors de danger le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, alliés de l’Iran, son ennemi. Il s’est engagé à détruire le Hamas après l’attaque sans précédent de ce mouvement islamiste sur son sol le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, et cherche à stopper les tirs de roquettes du Hezbollah sur son territoire.
Le 8 octobre 2023, le Hezbollah ouvre un « front de soutien » à son allié palestinien, cible d’une offensive de représailles israélienne à Gaza.
Après un an de violences transfrontalières et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, Israël a déplacé le cœur de ses opérations au Liban en lançant dès le 23 septembre une intense campagne de bombardements sur les bastions du Hezbollah.
En visite à Damas, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Otto Pedersen, a jugé « extrêmement important » de mettre fin aux guerres du Liban et de Gaza pour éviter que « la Syrie ne soit entraînée encore plus loin dans le conflit ».
– Au moins 11 morts à Gaza –
Sur le front sud d’Israël, dans la bande de Gaza assiégée et dévastée, le directeur de l’hôpital Kamel Adwan, Hossam Abou Safiyeh, au nord du territoire palestinien, a été grièvement blessé lors d’une attaque nocturne de drone contre l’établissement, et 11 Gazaouis ont été tués en Frappes israéliennes, selon la Défense civile locale.
Cet hôpital est l’un des derniers à fonctionner encore partiellement dans le territoire palestinien en proie à une catastrophe humanitaire.
Considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, deux ans après le retrait d’Israël de ce territoire qu’il a occupé pendant 38 ans.
En réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive militaire dévastatrice à Gaza qui a fait au moins 44 211 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
L’attaque du 7 octobre a fait 1.206 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, dont des otages tués ou morts en captivité. Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées, dont 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.