Alors que la sirène avait sonné, le score était scellé (39-19) et même un essai du bout du monde n’aurait rien changé au sort du match (le bonus ne pouvait plus quitter le port et l’Aviron ne pouvait plus accrocher). sur la défensive), les Toulonnais continuent de jouer au ballon. Les vôtres et les miens, un doublé, deux centres, les coéquipiers de Jules Danglot ont navigué dans leurs 22 mètres. Pour se donner un dernier coup de pouce et faire rugir Mayol une dernière fois ?
Pas du goût du raisonnable Esteban Abadie, qui a préféré mettre un saton dans le ballon, alors que le chrono indiquait 80 minutes et 48 secondes. « Tu es dans tes 22 mètres, tu as le bonus en poche, tu n’as rien à gagner sauf une blessure ou laisser du jus avant un bloc de 12 matchesl’empêcheur de tourner en rond s’est justifié. Donc les trois quarts vont crier, mais pour moi, ce n’était plus le moment de jouer. D’autant plus que nous l’avons fait pendant 80 minutes.
« Il fallait prendre des risques »
La raison a donc fini par prendre le pas sur le plaisir. Mais entre vous et nous, aucun de ses coéquipiers ne lui en a voulu. Car Abadie avait raison : hier, Toulon a joué. Et je me suis amusé. Beaucoup de plaisir, même. Jeu au large, jeu debout, tirs fractionnés, offloads, duels gagnés au près et au large, Toulon a réalisé sa performance « le plus abouti de la saison » according to Gaël Dréan. “Nous n’avons rien inventé, mais nous voulions jouer un peu plus droit, mettre plus de continuité dans notre jeua détaillé Esteban Abadie. Jusqu’à présent, nous récitions un peu trop, même si nous avons un groupe talentueux. Il a fallu prendre des risques et ça a été le cas contre Bayonne.
Alors hier, tout n’était pas parfait, et Pierre Mignoni craignait même que le “vieux démons” n’a pas rattrapé son groupe lorsque le dernier quart d’heure du premier acte a permis aux Basques de remonter de 17-0 à 17-13. « Bien sûr que j’avais peur ! Quand tu ne trouves plus les clés, quand tu fais des erreurs, tu retombes dans tes défauts, tu es moins pétillant, tu as moins de profondeur et tu redeviens moyen, voire très moyen.
Mais ces doutes ont été vite balayés, et une interception de Mathieu Smaïli (46ee24-16) couplé à une volonté d’aller de l’avant puisque l’équipe a fini par prendre le dessus sur un Aviron Bayonnais complètement débordé. Les quatre victoires consécutives sur lesquelles restaient les Basques avant de fouler Mayol ? Ranger au fond d’un placard par un RCT qui voulait s’amuser. Comme ce fut le cas lors de la première mi-temps contre Lyon ou lors des 20 dernières minutes contre Vannes. La différence est que cette fois, cela a duré 80 minutes.
« Trouvez comment libérer ces talents »
“Notre jeu offensif a été critiqué car le talent n’était pas libéré, » a reconnu Pierre Mignoni en évoquant le changement soudain de philosophie de son groupe. Nous, les entraîneurs, avons donc dû trouver comment libérer ces talents. Et donnez-leur du courage… Le courage d’essayer des mouvements difficiles, de gagner de l’espace, de jouer debout, de prendre des risques. Ainsi, Jérémy Sinzelle n’a pas eu peur de sauter ses passes pour toucher les ailes. Mathieu Smaïli et Enzo Hervé n’ont pas hésité à alterner le pied et la main pour faire tourner la tête de la défense bayonnaise. Les attaquants naviguaient entre rugby direct et passes dans le dos pour se rendre illisibles. Et Gaël Dréan, enfin, a dynamité la défense basque. Un, deux, trois essais. Intouchable, le Breton a enfin pu faire valoir ses qualités de vitesse et d’explosivité, qu’il avait laissées au Campus depuis le début de la saison. Alors c’est ça, libérer les talents ? En tout cas, s’ils n’hésiteront pas à revenir sur ce quart d’heure moins maîtrisé en fin de première période, les Toulonnais sauront surtout évoquer les bons angles de course, les espaces créés, les appels dans le dos. ainsi que large, le travail sans ballon et la pinte de plaisir qu’ils ont partagé lors de cette victoire qui fera date pour un RCT qui semble (enfin) avoir trouvé le bon carburant.
Il a coupé les jambes des Bayonnais qui étaient revenus à un point (17-16) autant qu’il a libéré quinze Toulonnais qui semblaient tomber dans le tourbillon du doute depuis la fin du premier acte. C’est l’interception de Mathieu Smaïli, sur une passe sautée aussi audacieuse que naïve de Joris Segonds. 40 mètres et une course en solitaire plus tard, le centre toulonnais termine sous les perches, fait exploser Mayol et offre un bol d’air à ses coéquipiers qui, à la 46ee minute, tombe à +8 (24-16). “L’interception nous met la tête sous l’eau, s’est tordu le nez Baptiste Chouzenoux, le troisième ligne de l’Aviron Bayonnais. Parce qu’on est revenus, on a tenu bon, mais après cet essai, on n’arrivait plus à tenir le ballon.
“Ça les a fait plonger”
Même son de cloche pour l’entraîneur basque, Grégory Patat. « C’est simple, le match se termine à la 46e minute. On avait envie de revenir des vestiaires, mais finalement Toulon a contrôlé les accrochages et a montré une intensité supérieure à la nôtre. Après cet essai, on a perdu le fil du match, et on n’existait plus. Alors qu’ils craignaient de voir les Avirons recoller et devoir abandonner jusqu’à la dernière seconde comme ils l’ont trop souvent fait cette saison, les Toulonnais ont finalement vu le match basculer après ce coup de poker d’un Mathieu Smaïli l’a coupé hier après-midi. “Pour libérer les testons, elle a bien fait” sourit Pierre Mignoni. Pour le CV d’Esteban Abadie : «Ça nous a donné confiance et ça les a fait plonger. Après, Bayonne n’a plus rien proposé.»