La silphia, cultivée depuis 2021 à Louvain-la-Neuve, est-elle le nouvel or vert de la Wallonie ? – .

La silphia, cultivée depuis 2021 à Louvain-la-Neuve, est-elle le nouvel or vert de la Wallonie ? – .
La silphia, cultivée depuis 2021 à Louvain-la-Neuve, est-elle le nouvel or vert de la Wallonie ? – .

Au parc scientifique Fleming, à côté d’une culture de miscanthus à Louvain-la-Neuve, la silphie déploie ses longues tiges de plus de deux mètres de haut sur une parcelle expérimentale à l’UCLouvain tandis que quelques fleurs commencent à offrir leurs pétales jaune vif dans le, enfin, de généreux rayons de soleil.

La silphia ? C’est la nouvelle pépite agronomique, environnementale et énergétique, assure Valbiom, une association à but non lucratif soutenant les initiatives de valorisation de la biomasse non alimentaire.

Ce mardi 25 juin 2024, l’Observatoire de Silphie a organisé une matinée pour découvrir et promouvoir cette plante de la famille des Astéracées (pissenlits, marguerites, tournesols…).

« Nous avons commencé à planter des silphies en Wallonie en 2021 pour étudier son implantation dans nos régions. Elle est déjà implantée depuis plus longtemps en France et en Allemagne. Nous sommes ici sur l’une des premières parcelles de silphia en Walloniecommence Gilles Manssens du CIPF (le centre indépendant de promotion des fourrages). Cela peut paraître contradictoire, mais cette plante originaire des régions humides d’Amérique du Nord résiste à la sécheresse. Son utilisation principale est la biométhanisation pour produire du biogaz. Il a une puissance énergétique presque équivalente à celle du maïs.

Aurore Leprêtre (Valbium), Marc De Toffoli, Lina Delforge, Gilles Manssens and Isabelle Didderen. ©ÉdA

Silphia peut également être utilisée pour l’alimentation des animaux. Mais les premiers résultats d’études menées en Wallonie, qui compte entre 70 et 100 hectares de culture de cette plante, montrent une valeur nutritionnelle assez faible. «On espérait mieux»reconnaît Gilles Manssens.

Et Lina Delforge de Fourrages Mieux vaut préciser : « Nous disposons encore de peu de données. Nous devons poursuivre les études et les analyses et voir comment améliorer sa valeur nutritionnelle.

Une plante mellifère

La récolte a lieu en septembre-octobre, après une floraison qui dure tout l’été. Elle intéresse donc les apiculteurs et les insectes pollinisateurs. « Ces insectes, abeilles, guêpes… viennent assez souvent visiter les parcelles. La floraison étant longue, ils peuvent y venir une fois que les parcelles fleuries ont fini de fleurir ou ont été tondues, au moment où elles constituent leur réserve pour l’hiver.souligne Isabelle Didderen de Natagriwal. De plus, les feuilles de la silphia forment des coupes qui conservent l’eau. Ce qui est intéressant pour les oiseaux.

Selon les prospections réalisées par Natagriwal, une dizaine d’animaux et d’oiseaux ont été observés autour des parcelles : chevreuils, cerfs, blaireaux, renards, chats domestiques et sauvages, faisans, etc. « Mais nous ne savons pas encore s’ils s’intègrent dans la culture. Cela doit encore être analysé.

En revanche, le sanglier, qui cause de plus en plus de dégâts aux cultures en Wallonie, n’endommage pas les parcelles de silphie, ajoute Gilles Manssens. “Parce qu’il n’y a pas de nourriture pour lui.”

Protège les eaux souterraines

Selon Valbiom, la silphia est une culture idéale dans les zones moins productives et les parcelles éloignées de l’exploitation mais aussi dans les parcelles vallonnées – son système racinaire profond et dense reste en place d’année en année et fixe ainsi les sols – et les bassins versants.

« Il n’est pas nécessaire de le traiter, c’est donc une culture assez propre. De plus, les racines de la silphia captent en permanence les nitrates présents dans le sol, protégeant ainsi les nappes phréatiques »explique Marc De Toffoli de Protect’Eau, dont l’objectif est d’aider les agriculteurs à améliorer leurs pratiques de gestion de l’azote pour protéger les ressources en eau et dont fait partie l’Institut Earth&Life de l’UCLouvain.

Difficile de semer mais…

Cependant, semer la silphia coûte cher : 650 € le kilo de graines et il faut 3 kilos par hectare. De plus, sa culture nécessite une attention particulière l’année de son implantation (semis délicats, levées irrégulières, désherbage mécanique exclusif…), note Valbiom. Il ne faut pas s’attendre à une récolte la première année. Mais alors, tout devient plus simple pour la culture de cette plante qui peut durer une vingtaine d’années, ce qui permet d’amortir les frais de démarrage.

« C’est une plante vivace : on la sème une fois et elle repousse toute seule chaque année. Vous n’êtes pas obligé de retravailler le sol. Si elle est compliquée à mettre en place, la silphie est facile à fertiliser et à récolter dans les plus brefs délais. la troisième annéeindique Gilles Manssens. Pour compenser le manque de production la première année, il est possible de combiner la culture de la silphia avec celle du maïs.

La prometteuse silphie va-t-elle s’implanter durablement et largement en Wallonie ? Ceux qui l’étudient le croient.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Prix ​​du gaz, démarque inconnue, nouveau plan d’économies… Ce qui change au 1er juillet
NEXT Prix ​​du gaz, démarque inconnue, nouveau plan d’économies… Ce qui change au 1er juillet