Dans cette lettre que le parlementaire socialiste Rachid Temal a déposée dans la boîte aux lettres de l’ambassade, 79 sénateurs attirent l’attention de l’ambassadeur iranien à Paris Mohammad Amin Nejad « sur le sort » de Cécile Kohler, Jacques Paris et d’un troisième Français nommé Olivier, dont le nom est pas public. Ils sont « injustement détenus en Iran », écrivent-ils.
Geste symbolique
“C’est un geste symbolique” alors que l’ambassade a refusé de recevoir cette missive en personne, a déclaré Rachid Temal aux journalistes sur place. La lettre sera également officiellement envoyée par courrier à l’ambassadeur.
A la veille de la Journée internationale contre la torture, les sénateurs signataires exigent que les conditions de détention des trois Français « respectent les textes internationaux dont la République islamique d’Iran est cosignataire, à savoir la Déclaration universelle des droits de l’homme ». le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ainsi que la Convention de Vienne sur les relations consulaires ».
“Nous allons poursuivre ce combat important pour qu’ils bénéficient immédiatement de bonnes conditions de détention, mais surtout (pour obtenir) leur libération au plus vite”, a ajouté Rachid Temal. « Ce sont des otages de l’État parce qu’ils sont Français. Et donc nous, France, devons tout faire pour qu’ils soient libérés immédiatement », a-t-il insisté.
Les sénateurs déplorent l’absence de « procès équitable », le non-respect des droits de la défense, l’absence de visites consulaires régulières et des conditions de détention jugées indignes.
Accusé d’espionnage
Le couple formé par Cécile Kohler et Jacques Paris a été arrêté en mai 2022, accusé d’être des espions. Noémie Kohler, la sœur de Cécile, a exprimé devant la presse sa profonde inquiétude quant à l’état de santé physique et psychologique de sa sœur. “Nous avons très peu d’informations sur son état de santé réel et c’est très angoissant”, a-t-elle souligné, expliquant que le dernier appel à leur mère remonte au 13 avril, alors que jusque-là les appels étaient généralement espacés de 4 à 5 semaines.
« Les appels sont très courts, quatre à cinq minutes, et sont sous haute surveillance. Son discours est contraint”, a-t-elle poursuivi, exprimant sa grande tristesse de ne pas avoir d’informations “réconfortantes” à lui communiquer sur une éventuelle libération. “C’est terriblement difficile.”
Après trois visites consulaires, dont la dernière remonte à février, la famille de Cécile a appris qu’elle était détenue dans la section 209 de la prison d’Evin (Téhéran), l’une des plus dures avec des cellules sans fenêtre. et une lumière allumée jour et nuit. Les trois sorties de trente minutes par semaine sont “parfois annulées”, elle dort “par terre” et elle n’a pas eu la vingtaine de livres que sa famille lui avait envoyés, a également précisé Noémie Kohler.
Les sénateurs demandent l’intervention de l’ambassadeur iranien pour obtenir le transfert immédiat de Cécile Kohler et de son compagnon « de la section 209 dans laquelle ils sont incarcérés au quartier des prisonniers politiques dont la rigueur est moins critique ».
