Avez-vous manqué les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 minutes fait le point pour vous chaque soir. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et les résultats des combats, voici l’essentiel de ce vendredi, 1003ème jour de guerre.
Fait du jour
«Nous poursuivrons ces tests, notamment dans des situations de combat, en fonction de la situation et de la nature des menaces contre la sécurité de la Russie. » Le président russe Vladimir Poutine a ordonné vendredi la production en série et la poursuite des essais au combat du nouveau missile balistique hypersonique Orechnik, utilisé jeudi pour frapper la ville de Dnipro en Ukraine.
“Il faut commencer la production de masse”, a déclaré Vladimir Poutine, vantant la “puissance” de cette arme. Il a assuré que la Russie disposait d’une « réserve » de ces missiles « prêts à l’emploi » et a affirmé que « personne d’autre au monde » ne disposait actuellement de ce type d’armement. Selon lui, le développement de ce type de missile est d’une « importance vitale » pour Moscou face à « des menaces nouvelles et croissantes ».
Jeudi, la Russie a annoncé avoir frappé la ville de Dnipro, en Ukraine, avec ce nouveau missile Orechnik de portée intermédiaire (jusqu’à 5 500 km), qui n’emportait pas de charge nucléaire. Vladimir Poutine a déclaré qu’il s’agissait d’une réponse à deux attaques ukrainiennes sur le territoire russe utilisant des missiles occidentaux et a menacé de frapper les pays fournissant des armes à Kiev.
Ce tir d’un nouveau missile russe, qui n’a toutefois fait aucune victime selon Kiev, marque une nouvelle escalade des tensions dans le conflit entre Moscou et l’Ukraine soutenue par ses alliés occidentaux.
La déclaration d’aujourd’hui
« Nous sommes déjà en discussion avec nos partenaires sur de nouveaux systèmes de défense aérienne, précisément le type de systèmes capables de protéger des vies face à de nouveaux risques. »
Les propos, exprimés dans un message vidéo sur les réseaux sociaux, sont signés Volodymyr Zelensky et font référence aux équipements de défense aérienne dont l’Ukraine aurait besoin pour faire face au nouveau type de missile hypersonique que possède la Russie.
Les capitales occidentales ont condamné le tir de missile russe jeudi, le qualifiant d’« escalade » dangereuse, et ont dénoncé la rhétorique « irresponsable » de Moscou sur l’utilisation des armes nucléaires. La Chine a appelé à la « retenue ».
Ce vendredi soir, Volodymyr Zelensky a estimé vendredi que la Russie ridiculisait les appels à la retenue de son allié chinois en tirant ce missile expérimental. “De la part de la Russie, cela ridiculise la position d’Etats comme la Chine, des Etats du sud, de certains dirigeants qui appellent à chaque fois à la retenue”, a déclaré M. Zelensky.
Le numéro du jour
« 200 à 300 mètres par jour ». C’est la progression effectuée chaque jour par l’armée russe près de Kurakhové, une des localités importantes qui pourrait prochainement tomber, selon l’aveu de l’état-major ukrainien ce vendredi. Signe de ces avancées, l’armée russe a revendiqué vendredi la prise de Novodmytrivka, une ville au nord de Kourakhové. La zone contient notamment un important gisement de lithium.
Près de Pokrovsk, autres localités qui servent de nœud logistique majeur aux forces ukrainiennes, la situation est plus favorable et « n’a pratiquement pas changé ces deux derniers mois », selon cette Source militaire.
Malgré cette avance russe à l’Est, les forces ukrainiennes, qui manquent de recrues et de matériel, n’entendent pas, à ce stade, se retirer de la région russe de Koursk, dont elles contrôlent encore « environ 800 km2 », rapporte cette Source.
La tendance
Le rouble a chuté vendredi, atteignant son plus bas niveau face au dollar depuis le 24 mars 2022, selon les chiffres officiels de la Banque centrale de Russie (BCR). La monnaie russe, très volatile depuis trois ans, s’échangeait officiellement à 102,58 roubles contre un billet vert, selon le taux fixé par la BCR, au-dessus du seuil symbolique des 100. L’euro s’échangeait pour sa part contre 107,43 roubles vendredi.
La chute du rouble intervient au lendemain d’un lancement russe d’un missile hypersonique de nouvelle génération contre l’Ukraine, à la suite duquel Vladimir Poutine a prévenu l’Occident que la Russie était “prête à tous” les scénarios, dans un conflit qui a pris un “caractère mondial”.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
Quelques heures plus tard, le gouvernement américain a annoncé une série de sanctions visant une cinquantaine de banques russes, dont Gazprombank, la branche financière du géant gazier étatique Gazprom, utilisée notamment pour les paiements énergétiques avec des clients étrangers. Ces restrictions s’appliquent également à d’autres établissements de petite ou moyenne taille.
“Il existe un risque important que l’affaiblissement du rouble se poursuive”, a prévenu sur Telegram Eugène Kogan, professeur à la prestigieuse Haute école d’économie de Moscou.