« On ne parle pas de feux de forêts au Luxembourg, mais de feux de végétation »

« On ne parle pas de feux de forêts au Luxembourg, mais de feux de végétation »
« On ne parle pas de feux de forêts au Luxembourg, mais de feux de végétation »

Avec 113 incendies enregistrés et des milliers de personnes évacuées, l’actualité internationale a de nouveau les yeux tournés vers l’ouest canadien à la fin du mois de mai. Une situation qui n’est pas sans rappeler les 18 millions d’hectares brûlés en 2023.

A l’heure où le sud de la France mais aussi l’est de l’Allemagne et d’autres pays européens se préparent à l’été 2024, la situation est bien différente au Luxembourg ; même si la vigilance est évidemment de mise.

C’est du moins ce qu’explique Cédric Ganzter, porte-parole du Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS). «Les images que nous avons vues au Canada, et que nous pouvons voir aussi dans le sud de l’Europe et parfois même au nord, ne représentent pas la situation à laquelle le Luxembourg a été confronté jusqu’à présent. Ce n’est pas le même type d’incendie auquel nous sommes confrontés, ce que l’on voit dans les médias internationaux ce sont des incendies de forêt, c’est-à-dire où brûle toute la forêt, de la racine jusqu’au sommet. haut.”

Synergie entre plusieurs acteurs confrontés à des risques

Il précise également que localement, « les conditions sont différentes ». « Il y a la météo qui joue un rôle bien sûr, mais aussi de nombreux autres facteurs. C’est pourquoi on ne parle pas d’incendies de forêt au Luxembourg, mais d’incendies de végétation. Les interventions des pompiers sont donc principalement liées aux feux de champs, et lorsque cela se produit dans les bois ou les sous-bois, cela concerne la végétation au sol, qui ne se propage pas jusqu’à la cime des arbres. »

Martine Neuberg, chef du service des forêts de l’Administration de la nature et des forêts, ne dit rien d’autre. « La majorité des incendies sont provoqués par l’homme, avec des mégots de cigarettes notamment, par inconscience. Les incendies naturels sont très rares au Luxembourg et le danger augmente avec la pression des visiteurs des forêts», explique-t-elle.

Raison pour laquelle le problème nécessite la synergie de plusieurs entités, à savoir, le Ministère de l’Intérieur, la CCGDIS, l’Administration de la Nature et des Forêts (ANF), MeteoLux, mais aussi l’Administration des Services Techniques de l’agriculture (ASTA). Martine Neuberg explique qu’« une cellule de crise a été mise en place, et la prévention et les actions à mener en cas de feux de végétation font bien sûr partie des thématiques, que ce soit dans les forêts, les prairies et les champs, ces derniers impliquant parfois des machines agricoles.

Nous ne prenons pas de mesures de protection contre les incendies comme en Méditerranée, car jusqu’à présent, le risque n’était pas suffisamment élevé pour le faire.

Martine Neuberg

chef du département des forêts de l’administration de la nature et des forêts

« Au sein de cette cellule, nous travaillons notamment sur les alertes qui seront lancées au secteur agricole et au grand public en cas de période sèche, pour une diffusion prévue en juin-juillet, que ce soit à la radio, en journaux et par la distribution de dépliants.

La cheffe du service forestier ajoute également pour mettre en garde ses ouvriers forestiers, « qui travaillent avec des machines dans les bois ».

« Nous ne faisons pas de protection incendie comme en Méditerranée, car jusqu’à présent, le risque n’était pas suffisamment élevé pour le faire. Nous avons des peuplements feuillus mixtes, donc le risque n’est pas comme dans le sud de la France ou dans l’est de l’Allemagne, avec les pins et la résine sur les écorces et les aiguilles.

Possibilité d’un plan de vigilance similaire à celui des inondations

Martine Neuberg admet cependant qu’avec le changement climatique, les acteurs de la question s’interrogent de plus en plus sur la possibilité d’établir un plan de vigilance pour les incendies, comme cela a été fait pour les inondations.

“Si cela se fait, il y a de fortes chances que ce soit le ministère de l’Intérieur qui supervise tout, car avec les phénomènes de catastrophes naturelles, qui nécessitent beaucoup de travail administratif derrière, c’est souvent ce ministère qui” prouve être compétent pour gérer, qui a un rôle fédérateur pour faire le lien entre les différentes administrations.

En attendant, Cédric Ganzter assure qu’il n’y a en tout cas « aucune pression » sur la question des feux de végétation pour le moment.

« Cela dépend vraiment de beaucoup de facteurs, de la météo, du type de végétation, du fait que nous soyons ou non en situation de sécheresse, ce que nous ne vivons pas actuellement. Il ne s’agit pas seulement de regarder par la fenêtre. Il existe des modèles européens, des cartes européennes de vigilance incendie que nous consultons très régulièrement. Chaque semaine, nous faisons le point et voyons ce qui nous attend dans les prochaines heures, les prochains jours et les prochaines semaines.

[En été]vous devriez vraiment éviter de conduire sur des chemins non pavés, car cela peut mettre le feu au sol.

Cédric Ganzter

porte-parole du CCGDI

Quant au grand public, l’essentiel à retenir est qu’il existe des règles très simples pour éviter les incendies. Ainsi, « il ne faut pas jeter les mégots par la fenêtre de la voiture et ailleurs, les feux ouverts en extérieur sont interdits au Luxembourg sauf dans les endroits définis pour et enfin en cas de sécheresse ou de haute saison, il faut vraiment éviter de circuler sur les chemins automobiles qui sont pas pavé, car cela peut mettre le feu au sol.

Dans tous les cas, même si le CGDIS ne dispose pas de moyens aéroportés, « que ce soit des avions ou des hélicoptères pour atteindre les feux de végétation », il dispose en revanche de « véhicules conçus pour ce type d’intervention capables de traverser des terrains accidentés.

« Ce sont des 4×4 qui peuvent transporter de très grandes quantités d’eau, jusqu’à 10 000 litres par véhicule, pour pouvoir apporter les ressources nécessaires sur place. Nos tactiques d’intervention n’ont jamais nécessité de renforts aériens. Sans oublier que les pompiers peuvent compter sur les agents forestiers de l’ANF.

Martine Neuberg assure que l’administration “a commencé à leur fournir du matériel dans leurs véhicules, afin qu’ils puissent éteindre un incendie quand cela est possible”. De plus, « ils avaient une formation pour savoir comment agir : appeler le CGDIS, donner la bonne position géographique. Ils sont vraiment entraînés et équipés pour pouvoir réagir.

« Souvent nos agents sont contactés par les pompiers car ils connaissent bien le terrain, pour les aider à trouver le bon chemin pour accéder au feu, mais aussi pour leur indiquer des points d’eau si nécessaire. Ils sont vraiment utiles pour la logistique de certaines opérations.

 
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