C’est l’une des maisons les plus célèbres de la ville. Au 24 rue des Malards. Mais seuls les proches d’Alain Barrat, décédé en début d’année, et de son épouse Colette connaissent l’intérieur et les trésors, étroitement liés au Grand Hôtel du Lion d’Or. Le couple n’avait que quelques pas à faire entre leur domicile et l’établissement symbolique de Romorantin, qu’ils reprirent en 1951 – alors qu’ils n’avaient pas les moyens de racheter l’affaire –, grâce à la bonne volonté du propriétaire d’alors. Ils décrochent deux étoiles, avant que leur fille Marie-Christine et son mari Didier Clément ne poursuivent la saga gastronomique.
Cette maison dont le décorateur du Lion d’or avait également conçu l’intérieur, les Romorantinais pourront la découvrir dimanche 1est et surtout lundi 2 décembre, date de la vente aux enchères qui s’y déroulera sous le marteau du commissaire-priseur Aymeric Rouillac. Vaisselle, mobilier, décoration… ce sont de nombreuses merveilles qui vous seront proposées. Un pan de la vie de Colette et Alain Barrat et, en même temps, comme le confie avec émotion Marie-Christine Clément, « un peu de l’âme et de l’histoire du Lion d’Or ». Les deux sont indissociables.
« Une certaine vision de l’art de vivre en Sologne »
Le passage dans la cuisine de la maison est inoubliable. Sur la table, dans les armoires, sur les buffets… l’argenterie de haute qualité côtoie la porcelaine précieuse et le laiton étincelant. “Cela fait partie des réserves d’argenterie et de vaisselle de l’hôtel qui seront mises en vente”précise Marie-Christine Clément. La maison de ses parents les abritait comme un écrin protège un bijou : « Pour eux, c’était comme un sanctuaire. » Un sanctuaire dédié aux cérémonies de la table, rempli d’une myriade de services en porcelaine de Limoges ou de Nevers du XVIIIe et 19e siècles. Ou encore la faïence de Gien.
Sur les murs de la cuisine, flamboie la superbe collection de cuivres – dont certains ont des intérieurs argentés – d’Alain et Colette Barrat, dont certains datent du XIXème.e siècle et que Didier Clément a pu utiliser dans les cuisines du Lion d’or. Une partie de cette batterie provient de la famille Normant – celle qui a donné son nom à la manufacture qui a marqué l’histoire de Romorantin –, la grand-tante de Marie-Christine Clément ayant été une dame de confiance d’Edith Normant.
Ambiance Empire dans le salon
Juste à côté, on découvre une série d’outils, équipés de pierres d’agate, qui servaient à restaurer l’argenterie endommagée par l’usage. Ils appartenaient à un ancêtre de Marie-Christine Clément qui travaillait comme majordome chez les Rothschild à Ferrières. Tous ces objets proposés aux enchères témoignent de« une certaine vision de l’art de vivre en Sologne et de l’art de vivre à la française »comme le souligne Marie-Christine Clément.
Cet art de vivre imprègne également le salon de la maison. Aux lampes de table et appliques murales ayant orné, à une époque ou à une autre, les chambres de l’hôtel, s’ajoute une ambiance de style Empire : des chaises de Jacob, un bureau en acajou… Sans oublier une grande bibliothèque bien remplie, entre autres, livres des éditions Martinsart, dont les oeuvres complètes de Genevoix. « Mes parents avaient très soif de connaissances. Pour eux, la connaissance passait par les livrescomments Marie-Christine Clément. Cette maison, c’est aussi l’histoire d’une ascension sociale. »
Public exhibition on site at 24 rue des Malards, in Romorantin, Sunday 1est Décembre, de 15h à 17h, ainsi que le lundi 2 décembre, de 10h à 12h. Puis vente aux enchères sur désignation au 69, rue Georges-Clemenceau à Romorantin, le lundi 2 décembre à 14h.