Une livraison qui viole les principes selon lesquels la Suisse ne livre pas d’armes à un État belligérant.
Des centaines de milliers de munitions suisses de petit calibre, destinées au tir de précision, ont débarqué illégalement en Ukraine à l’insu de leur fabricant, a révélé ce jeudi 21 novembre la télévision publique suisse SRF, sur la base d’un rapport du ministère de la Défense. économie, a-t-on appris auprès de l’AFP.
Ces 645 000 cartouches destiné aux tireurs de précision – la spécialité de la société Swiss P Defense – ont été livrés en juillet 2023 à une entreprise polonaise UMO SP, qui les a ensuite exportés en Ukraine quatre jours plus tard. Une réexportation qui viole l’embargo sur les armes et le principe selon lequel la Suisse ne livre pas d’armes à un Etat belligérant. Par ailleurs, la Suisse interdit également aux clients des entreprises d’armement de les réexporter vers un pays participant à une guerre.
Les munitions devaient rester en Pologne
Une position qui découle de la neutralité suisse et qui est critiquée contre le pays alpin depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022. L’Allemagne notamment avait fait pression, en vain, pour pouvoir livrer des munitions suisses aux Ukrainiens en même temps que son anti Cheépard. -des véhicules blindés de défense aéronautique.
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“Nous pouvons confirmer que les exportations vers l’entreprise polonaise concernée ne seront plus autorisées jusqu’à nouvel ordre”explique Selon le ministère fédéral de l’Économie (SECO). On ne sait pas si ces munitions ont été utilisées en Ukraine.
Comme l’indique le rapport de test du Seco, Swiss P Defence ne savait rien du transfert avant la livraison. Elle a donc exporté les munitions en partant du principe qu’elles resteraient en Pologne. Le Seco a approuvé l’exportation en deux livraisons respectivement en novembre 2022 et mai 2023, sur présentation d’un permis d’importation de Pologne, précise SFR. L’entreprise suisse elle-même avait inclus une clause dans le contrat de vente qui précisait clairement que les munitions devaient rester en Pologne.
