Le gouvernement américain a annoncé jeudi une série de sanctions visant une cinquantaine d’établissements bancaires russes afin de limiter « l’accès au système financier international » et réduire le financement de l’effort de guerre russe en Ukraine..
Ces sanctions, qui visent notamment le bras financier du géant gazier Gazprom, Gazprombank, concernent également une quarantaine de bureaux d’enregistrement financier et 15 dirigeants d’établissements financiers russes.
“Cette décision rendra plus difficile pour le Kremlin d’éviter les sanctions américaines pour financer et équiper son armée”, a déclaré la secrétaire au Trésor Janet Yellen dans un communiqué.
« Nous continuerons d’agir contre tout canal de financement que la Russie pourrait utiliser pour soutenir sa guerre illégale et non provoquée en Ukraine », a-t-elle ajouté.
« En septembre, le président (Joe) Biden a annoncé une aide accrue et des actions supplémentaires pour soutenir l’Ukraine dans sa résistance à l’agression russe. Aujourd’hui, les États-Unis imposent des sanctions importantes contre plus de 50 institutions financières pour dégrader leur capacité à poursuivre leur guerre brutale contre le peuple ukrainien », a insisté le conseiller à la sécurité nationale du président américain, Jake Sullivan, dans un communiqué. séparé.
Les sanctions concernent Gazprombank, mais aussi l’ensemble de ses filiales étrangères, établies au Luxembourg, à Hong Kong, en Suisse, à Chypre et en Afrique du Sud.
Ils ciblent également plus d’une cinquantaine d’établissements bancaires de petite ou moyenne taille que Moscou est soupçonné d’utiliser pour acheminer ses paiements pour les équipements et technologies acquis par la Russie.
Soutenir l’Ukraine
L’Office de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) a également lancé une alerte aux établissements étrangers qui seraient tentés d’adhérer au système russe de transfert de messages financiers (SPFS), mis en place après l’interdiction aux établissements financiers russes d’utiliser le système international SWIFT.
L’OFAC prévient que « toute institution financière étrangère ayant adhéré ou souhaitant adhérer au SPFS pourrait être désignée comme opérant ou ayant opéré au sein du système financier russe » et donc susceptible d’être visée par des sanctions.
Parmi les personnes concernées par les sanctions, elles ont été étendues à plusieurs membres de la Banque centrale russe ainsi qu’à des dirigeants russes d’établissements financiers basés à Shanghai et New Delhi.
Les sanctions se traduisent par le gel des avoirs détenus directement ou indirectement par les entités ou personnes ciblées aux Etats-Unis, ainsi que par l’interdiction pour toute entreprise ou citoyen américain de faire des affaires avec les personnes ou sociétés ciblées, au risque d’être à son tour sanctionné.
Les personnes ciblées se voient également interdire l’entrée sur le territoire américain.
Bien qu’elles ne soient pas forcément liées, ces nouvelles sanctions interviennent au moment où la Russie est soupçonnée d’avoir utilisé un missile stratégique, une première dans l’histoire mondiale, pour frapper la ville ukrainienne de Dnipro (centre).
Selon Washington, il s’agirait cependant d’un « missile balistique expérimental à moyenne portée ».