La cour d’assises de Bruxelles a prononcé vendredi soir la peine maximale contre Khoun Souralaysak, coupable du meurtre de son épouse commis il y a plus de 26 ans. Il s’agit d’une condamnation par défaut. L’auteur n’a pas été retrouvé depuis l’incident. Il a pris un vol pour la Thaïlande le 30 novembre 1997, 15 jours avant la découverte du corps de sa femme dans un congélateur à Laeken, et n’a toujours pas été arrêté.
Khoun Souralaysak a été condamné à 30 ans de prison avec arrestation immédiate, étant donné qu’il est toujours en fuite. Le jury et les juges du tribunal ont donc suivi l’acte d’accusation du procureur général, en prononçant la peine maximale encourue pour meurtre, la peine pour ce crime étant de 20 à 30 ans de prison.
« Extrême gravité des faits »
Dans leur jugement, jurés et juges ont relevé « l’extrême gravité des faits, qui démontre un manque total de respect pour la vie humaine ». Ils précisent que le coupable a « mis fin brutalement à la vie d’une femme qui souhaitait mettre fin à leur relation et retourner dans son pays » et qu’il a agi « par pur intérêt financier ».
Ils ont encore insisté sur « la violence et l’acharnement » dont a fait preuve Khoun Souralaysak et sur le fait qu’il a tenté de cacher son crime « le plus longtemps possible ».
Impulsif, colérique et violent
Le 15 décembre 1997, la police bruxelloise découvre le corps d’une femme dans un congélateur, à l’intérieur d’un snack situé avenue Prudent Bol à Laeken. La victime a été tuée avec un objet pointu. Ses blessures correspondaient à celles d’un couperet trouvé sur place.
La femme a été identifiée comme étant Ni Con Ping, une Chinoise de 45 ans mariée à Khoun Souralaysak.
Ce dernier fut rapidement soupçonné d’être l’auteur du meurtre. Il a été signalé aux fins d’une enquête, mais les enquêteurs ont découvert qu’il avait pris un vol à destination de Bangkok, en Thaïlande, le 30 novembre.
Malgré les recherches menées par l’ambassade de Belgique dans ce pays asiatique, l’homme n’a pas été retrouvé. La Belgique a envisagé d’adresser une commission rogatoire aux autorités thaïlandaises, mais ne l’a finalement pas fait en raison de difficultés de communication avec elles.
Divorce
Khoun Sourakaysak est originaire du Laos. En 1975, lui et ses parents, frères et sœurs ont fui leur pays déchiré par la guerre et ont vécu en Thaïlande pendant près de cinq ans. Ils sont ensuite arrivés en Belgique en tant que réfugiés politiques, avant d’obtenir la nationalité belge.
Il travaille comme cuisinier dans la commune d’Ixelles puis ouvre parallèlement un snack à Schaerbeek et un second à Laeken.
Selon l’enquête, Ni Con Ping avait entamé une procédure de divorce et son mari ne supportait pas l’idée de devoir partager leurs biens, lui qui se trouvait dans une situation financière délicate en raison de dettes de jeu.
Deux des enfants de Khoun Souralaysak et un de ses collègues l’ont décrit au tribunal comme un individu impulsif, colérique et violent.
