(BFM Bourse) – L’enseigne de distribution a souffert d’une faible demande pour les articles discrétionnaires au troisième trimestre. Le groupe a revu à la baisse son objectif de bénéfice par action pour l’ensemble de l’exercice.
En attendant la publication de Nvidia ce mercredi soir, Wall Street analyse d’autres résultats, notamment ceux des groupes de grande distribution. Après Walmart mardi, Target a, à son tour, livré son propre exemplaire.
Et dire que l’accueil du marché est froid est un euphémisme. L’objectif a chuté de 20,8% en début de séance à Wall Street, à 122,72 dollars.
Au troisième trimestre, qui s’est terminé le 2 novembre pour Target, la société a eu du mal à redresser ses ventes. Le chiffre d’affaires n’a augmenté que de 0,9 % à 25,7 milliards de dollars et de 0,3 % à périmètre constant.
Ses ventes physiques ont en effet chuté de 1,9% dans plusieurs magasins comparables au cours du trimestre, alors qu’elles étaient en hausse de 0,7% au trimestre précédent, note Bank of America.
Le bénéfice d’exploitation a chuté de 11,2% à 1,17 milliard de dollars, tandis que le bénéfice par action a chuté de 12% à 1,85 $. Selon un consensus LSEG cité par CNBC, les analystes prévoyaient un chiffre d’affaires de 25,9 dollars et un bénéfice par action de 2,3 dollars.
La comparaison avec Walmart fait mal
Lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes américains, le PDG Brian Cornell, cité par CNBC, a expliqué que ces résultats décevants sont dus à la “faiblesse persistante des catégories discrétionnaires”, à savoir les vêtements, les appareils électroniques ou les produits ménagers.
“Nous constatons que les consommateurs deviennent plus ingénieux et plus stratégiques dans leur façon de faire leurs achats”, a déclaré Rick Gomez, directeur commercial de Target, selon des propos rapportés par Reuters.
De plus, Target a été contraint de stocker davantage de stocks en prévision de la grève des dockers américains en octobre. Ce qui a freiné sa rentabilité.
“C’est définitivement un trimestre décevant, bien pire que prévu”, a déclaré Karen Short de Melius Research à CNBC.
« Walmart avait prévenu (mardi, ndlr) que les dépenses discrétionnaires sont compliquées lorsque les consommateurs font preuve de beaucoup de discernement. Ce message vient d’une entreprise moins orientée vers la mode et l’habillement que Target, qui a besoin de ce travail de dépenses discrétionnaires car cela représente 50 % de son activité », a-t-il ajouté.
Target ne s’attend pas à une meilleure dynamique à court terme. Le groupe a dit s’attendre à des ventes “stables” au quatrième trimestre, tandis que Bank of America table sur une hausse de 2%. La société a également abaissé ses prévisions de bénéfice par action pour l’ensemble de l’année, prévoyant désormais un chiffre compris entre 8,3 et 8,90 dollars, en hausse par rapport à la fourchette précédente de 9 à 9,70 dollars.
Cette publication contraste évidemment avec celle de Walmart qui a plutôt relevé ses prévisions mardi, après avoir dépassé les attentes au troisième trimestre, grâce à l’augmentation des parts de marché parmi les familles les plus aisées.
Julien Marion – ©2024 Borsa BFM