Le ministre allemand de la Défense et le ministre suédois de la Défense civile ont estimé ce mardi qu’un « sabotage » fut certainement la cause des dégâts constatés sur deux câbles de télécommunications passant en mer Baltique. Dans une déclaration commune, ils ont évoqué le « guerre hybride » et la menace russe. Et se disent « profondément préoccupé » de la destruction de ces autoroutes de l’information reliant la Finlande et l’Allemagne d’un côté, la Suède et la Lituanie de l’autre.
Nous pensons à tort que nos mobiles, ordinateurs et autres machines informatiques connectées sont connectés entre eux via des connexions satellites, des ondes radio, ou encore le WiFi. Mais qu’elles soient du domaine grand public ou pour assurer les activités de n’importe quelle entreprise dans le monde, la quasi-totalité de nos communications électroniques, y compris nos échanges vocaux par mobiles, dépendent à 99% de câbles sous-marins.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les destructions imputables à Moscou contre les câbles sous-marins se sont multipliées. La thèse d’un nouveau « sabotage » perpétré par la Russie serait plus que probable, selon le ministre allemand de la Défense.
Pour afficher ce contenu X (Twitter), il est nécessaire d’autoriser les cookies de mesure d’audience et publicitaires.
Accepter
Gérer mes choix
Ces destructions coïncident avec l’exercice Vents glacials-2024 de l’Otanqui a débuté dans le golfe de Finlande et sur le terrain d’entraînement de Dragsvík, dans le sud de la Finlande. Mais la thèse d’une action de représailles après l’autorisation de l’utilisation de missiles à longue portée par l’Ukraine est également possible. Dans les deux cas, Moscou est soupçonné d’avoir saboté ces câbles sous-marins, estime Serge Besanger, professeur à l’Ecole supérieure du commerce extérieur de Paris et Lyon :
« Le problème survenu ces derniers jours avec les attaques contre les câbles sous-marins dans la Baltique est que la marine suédoise n’était pas dans ses capacités zone économique exclusive et c’est dans la Zone Économique Européenne (ZEE) que les Russes sont allés chercher ces câbles. Malheureusement, il n’y avait pas non plus de patrouilleurs finlandais à l’époque. En conséquence, deux câbles de communication ont été coupés. À la suite de ces sabotages, les experts en cybersécurité ont constaté une baisse du trafic Internet d’environ 40 % en Lituanie, par exemple. Heureusement, d’autres câbles optiques de la région ont été utilisés pour réacheminer le trafic de données. Mais notons au passage que 40% de trafic en moins est tout de même assez révélateur du pouvoir néfaste de ces destructions ! Par ailleurs, les systèmes de surveillance maritime ont réussi à géolocaliser les bateaux russes ou chinois qui se trouvaient dans la région au moment de l’incident, permettant ainsi d’identifier, a priori, le coupable. Ces actions de sabotage sont sans doute une réponse « calibrée », entre guillemets, à l’autorisation qui a été donnée aux Ukrainiens d’utiliser des missiles à longue portée pour étendre leurs capacités contre-offensives. La réparation des câbles ne posera pas de problème, cela prendra 6 à 10 jours maximum. »
Pour afficher ce contenu X (Twitter), il est nécessaire d’autoriser les cookies de mesure d’audience et publicitaires.
Accepter
Gérer mes choix
Plusieurs incidents du même type ces derniers mois
Et à chaque fois, les autorités des pays nordiques constatent que « bateaux de pêche » entre guillemets ou des navires chinois affrétés par les Russes, sillonnaient la zone maritime dans laquelle se trouvaient les câbles. Normalement, pour dissuader ces bateaux d’agir, patrouilleurs et frégates sont envoyés sur le site. Mais les flottes, principalement françaises et celles, moins importantes, venues d’autres pays européens, sont actuellement sous-équipées.
Par ailleurs, les réductions budgétaires décidées par l’Europe il y a plus de 15 ans n’ont pas permis de maintenir leur pleine possibilité d’intervention. De la Financement européen d’en construire de nouveaux ont été votés récemment, mais ces bâtiments ne seront opérationnels qu’en 2026 ou 2027.