L’intensification du conflit entre le Hezbollah et Israël a des répercussions importantes sur l’économie libanaise, notamment sur le secteur des transports et des assurances. Le Liban, fortement dépendant des importations pour ses besoins essentiels, se retrouve directement impacté, notamment à travers une hausse des tarifs d’assurance fret.
En raison de la guerre entre le Hezbollah et Israël, les primes d’assurance des marchandises ont augmenté, exerçant une pression supplémentaire sur le commerce libanais et, par conséquent, sur les consommateurs.
En effet, les conflits armés augmentent considérablement les risques liés au transport maritime et terrestre. Les navires et les marchandises peuvent être pris pour cible ou subir des dommages collatéraux du fait des hostilités. Les transporteurs doivent également souvent modifier leurs itinéraires, ce qui entraîne des retards coûteux.
Les compagnies d’assurance maritime et cargo, en réponse à ces risques élevés, ont classé la zone libano-israélienne comme territoire à haut risque, ce qui entraîne une augmentation des primes d’assurance.
Le Liban importe une grande partie de ses biens essentiels, notamment de la nourriture, du carburant, des médicaments, des matériaux de construction et des matières premières. La hausse des coûts d’assurance se répercute directement sur les prix finaux des biens, aggravant ainsi l’inflation.
Les entreprises libanaises, déjà fragilisées par une crise économique qui dure depuis 2019, doivent absorber ces coûts ou les répercuter sur les consommateurs, ce qui réduit leur compétitivité.
Le président de l’Association des compagnies d’assurance, Assaad Mirza, explique à Ici Beyrouth que l’assurance risque de guerre a augmenté d’environ 2 à 2,5%, précisant qu’il s’agit d’un taux défini quotidiennement par les réassureurs, en fonction de la situation et des marchandises. En revanche, les tarifs de l’assurance tous risques n’ont pas changé. Il souligne en outre que les coûts de transport ont augmenté.
Le président du syndicat des propriétaires de supermarchés, Nabil Fahed, abonde dans le même sens, précisant toutefois que la part du coût de l’assurance est faible, ne dépassant pas 2% du prix final du produit. Il admet que « même si les tarifs d’assurance ont augmenté, cette augmentation n’a pas encore été répercutée sur le consommateur ».
Quant au carburant, le président du syndicat des importateurs de carburant, Maroun Chammas, souligne à Ici Beyrouth que les primes d’assurance ont sensiblement augmenté dans son secteur, d’environ 8 dollars la tonne importée. Elle indique également avoir des discussions avec le ministère de l’Énergie pour ajuster le prix de vente en conséquence.
Concernant la santé, le président du syndicat des importateurs pharmaceutiques, Joe Ghorayeb, assure que même si les prix des assurances ont augmenté, les prix des médicaments n’ont pas changé, car cette augmentation est absorbée par les importateurs et les distributeurs. Il précise que cette hausse, soutenue par les importateurs, a atteint 15 à 20 % en octobre.
Il en va de même pour les fabricants. La hausse du coût de l’assurance à l’importation des matières premières est absorbée par les entreprises, le ratio étant trop faible par rapport au prix de revient pour justifier un impact sur les prix.
Tant que le conflit entre le Hezbollah et Israël persistera, il est peu probable que les coûts de l’assurance des marchandises diminuent. En revanche, une intensification des hostilités pourrait aggraver la situation et entraîner une augmentation des coûts.