Jordan Bardella a vécu un moment de solitude lundi soir sur BFMTV. Le président du Rassemblement national (RN) a déclaré avec confiance : « Ne pas avoir de condamnation au casier judiciaire est pour moi une règle numéro un lorsqu’on souhaite être parlementaire de la République. » Marine Le Pen risque cependant d’être condamnée, puisqu’elle est actuellement jugée dans l’affaire des assistants parlementaires.
Cette contradiction n’a pas échappé au journaliste Maxime Zwitek, qui a demandé à Jordan Bardella : « Attendez, attendez… Et si Marine Le Pen était condamnée ? Visiblement interloqué, le président du RN a balbutié, se contentant de rappeler que son collègue ferait appel en cas de condamnation. “Ça veut dire que si Marine Le Pen est condamnée, même s’il n’y a pas d’inéligibilité (…), il n’y a pas de candidature possible pour Marine Le Pen ?”, a relancé le présentateur.
“Il y aura un appel, l’appel vous rend plus blanc que blanc”, a répété Jordan Bardella. “Marine Le Pen est totalement innocente”, a-t-il encore dit. “S’il y a une condamnation, il n’y a pas de candidature, et ça vaut pour tout le monde ?”, a encore relevé Maxime Switek. Réponse du président du RN : “Mais évidemment ça vaut pour tout le monde, mais Marine Le Pen est innocente.”
Les risques d’inéligibilité qui pèsent sur Marine Le Pen constituent un mini-séisme dans la vie politique française. Le procès contre le RN, accusé d’avoir détourné de l’argent du Parlement européen pour financer ses besoins intérieurs, n’a guère enthousiasmé la France depuis son ouverture le 30 septembre. Jusqu’au réquisitoire très sévère mercredi dernier : le parquet a requis cinq ans de prison, dont Deux ans pourraient être amendés, 300 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité contre celui que les sondages montrent parmi les favoris pour succéder à Emmanuel Macron. Jordan Bardella n’est pas poursuivi.