L’armée israélienne a frappé lundi le centre de Beyrouth, tuant au moins cinq personnes, tandis qu’une attaque à la roquette du Hezbollah libanais a tué une femme en Israël, une guerre qui ne montre aucun signe de fin.
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18 novembre 2024 – 22h32
(Keystone-ATS) Israël est également en guerre contre le Hamas palestinien dans la bande de Gaza assiégée, où de nouveaux raids ont tué au moins huit personnes.
Israël affirme vouloir mettre hors de danger le Hezbollah et le Hamas, alliés de son ennemi juré l’Iran. Il s’est engagé à détruire le Hamas après l’attaque du mouvement islamique palestinien sur son territoire le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, et cherche à arrêter les tirs de roquettes du Hezbollah libanais sur son territoire.
Dans la soirée, au moins cinq personnes sont mortes lors d’une grève dans le quartier très peuplé de Zokak el-Blatt, a indiqué le ministère de la Santé.
L’Agence nationale de l’information (ANI) a évoqué une attaque de “drones ennemis” contre ce secteur, situé à environ 400 mètres du Grand Sérail, domicile du Premier ministre, et à proximité d’une zone où se trouvent les ambassades.
De l’autre côté de la frontière, en Israël, selon les pompiers, une femme est morte lorsqu’une roquette est tombée à Shfaram (nord).
Dans la soirée, des sirènes d’alerte ont retenti à Tel-Aviv et dans le centre d’Israël. Cinq personnes ont été blessées à Ramat Gan, banlieue de Tel-Aviv, dont une femme grièvement, après l’interception d’un missile lancé depuis le Liban, selon l’armée et les services de secours.
Une centaine d’obus ont été tirés lundi par le Hezbollah sur Israël, selon l’armée.
Écoles fermées
Deux attaques israéliennes ont fait 10 morts dimanche dans le centre de Beyrouth. L’un d’entre eux a tué le porte-parole du Hezbollah, Mohammad Afif, ainsi que quatre autres membres de son équipe médiatique, a indiqué le mouvement dont la direction a été largement décimée par Israël ces derniers mois.
Après les grèves, le ministère de l’Éducation a ordonné la fermeture des écoles à Beyrouth lundi et mardi.
Outre les tirs de roquettes, le Hezbollah, affaibli, vise à repousser les troupes israéliennes qui mènent depuis le 30 septembre des opérations terrestres dans le sud du Liban.
Le 8 octobre 2023, le Hezbollah ouvre un front contre l’armée israélienne en soutien au Hamas. Après une année de violences transfrontalières et d’affaiblissement du Hamas à Gaza, Israël a lancé d’intenses bombardements contre les bastions du Hezbollah le 23 septembre.
Israël dit vouloir maintenir ce mouvement à l’écart des régions frontalières du sud du Liban et assurer le retour chez eux de quelque 60 000 habitants du nord d’Israël déplacés par les tirs du Hezbollah depuis plus d’un an.
Selon le ministère de la Santé, plus de 3 500 personnes ont été tuées au Liban depuis le 8 octobre 2023, la majorité depuis le 23 septembre. Du côté israélien, 46 civils et 78 soldats ont été tués.
Au Liban, des dizaines de milliers d’habitants ont également été déplacés.
« Très positif »
Concernant un projet de trêve américaine entre Israël et le Hezbollah, un responsable libanais a déclaré que les autorités de Beyrouth avaient une position « très positive » et finalisaient leurs « observations ».
Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réitéré lundi que son armée « mènera des opérations » contre le Hezbollah même en cas d’accord de trêve, une option rejetée par avance par le Hezbollah.
Créé et financé par l’Iran, le Hezbollah est la seule faction libanaise à avoir conservé ses armes à la fin de la guerre civile libanaise (1975-1990). Il est accusé par ses détracteurs d’instaurer un « Etat dans l’Etat ».
« Une guerre contre les enfants »
Sur le front sud d’Israël, dans la bande de Gaza, les attaques israéliennes ont fait huit morts, dont quatre membres d’une même famille dans le camp de réfugiés d’Al-Mawassi (sud), selon la Protection civile.
La situation à Gaza est “apocalyptique”, a dénoncé le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell. C’est une « guerre contre les enfants ».
“L’UE a du sang sur les mains” à Gaza, accuse l’ONG Oxfam.
Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrant le sud d’Israël depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a fait 1.206 morts, pour la plupart des civils, selon un bilan de l’AFP basé sur des données officielles, incluant des otages tués ou tués en captivité.
251 personnes ont été kidnappées ce jour-là. Au total, 97 otages restent à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l’armée.
En représailles, l’armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d’une offensive terrestre sur Gaza, qui a fait au moins 43.922 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d’habitants de ce territoire touché par une catastrophe humanitaire sont déplacés.
Au moins 20 personnes ont été tuées lors d’une opération contre les pilleurs d’aide humanitaire à Gaza, selon le ministère de l’Intérieur du Hamas.
Considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007, deux ans après le retrait d’Israël de ce territoire qu’il occupait depuis 38 ans.